Blue’s Monday

Le troisième lundi de janvier serait un lundi où l’on n’aurait pas trop le moral !?

Etudes mathématiques ? Démarches commerciales des voyagistes ? Mois de l’année paraissant long ( avec 5 lundis) ? Cœur de l’hiver ? Météo grise ? Annonce d’un refroidissement ? Distorsions familiales ou amicales ?Motivation ? Fêtes passées ? Finances difficiles ? Sinistrose médiatique ?

… le troisième lundi de janvier serait un lundi un peu plus compliqué pour notre moral, que les autres jours de reprise hebdomadaire !

Et à ça on ajoute: le passage par une pandémie mondiale qui a transformé nos habitudes de vie, des difficultés collectives nationales (inflation, questionnement sur l’avenir…) et internationales (des populations massacrées) des craintes personnelles voire la maladie, la mort (janvier, mois où le nombre de décès serait le plus élevé en France)… bref nous avons la sensation que rien ne vient arranger la situation.

Que ce soit le blues du lundi (s’il nous prend) ou d’un autre jour, essayons de reconnaitre ce blues, de l’accepter et d’en voir les raisons visibles et sous-jacentes.

Puis controns ce blues en agissant concrètement par des actions simples:

Faisons-nous un petit plaisir, trouvons une occasion de rire, octroyons-nous des pauses dans la journée, prenons l’air (captons le premier rayon de soleil que l’on voit), faisons des exercices de respirations (type respiration nasale alternée, le Pranayama), méditons un peu, massons-nous un peu, discutons avec quelqu’un, essayons de nous donner un challenge, essayons de nous dépasser dans un domaine (même minime) envoyons un message surprise, une petite carte (tradition largement perdue) et pourquoi pas envisageons un projet à court, moyen et long termes (soit trois projets ! ! !

et toute autre idée, … je vous fais confiance, vous connaissez vos ressources, il faut juste s’autoriser à y accéder et s’autoriser à essayer de faire changer certaines de ses perceptions pour retrouver une once de motivation !

Alors bon lundi bleu et pourquoi pas encore:

Bonne année : il n’est jamais trop tard pour se souhaiter de bonnes choses.

Sylvie

Photo “lundi bleu” SE: lac d’Auvergne

Coucou maman, j’ai un problème.

A la maison

Coucou maman. J’ai un problème de téléphone. Un ami me prête le sien pour que je te prévienne. Peux-tu me répondre sur ce numéro  ?”

Je reçois ce sms qui m’intrigue beaucoup et m’inquiète un peu. Déjà familialement échaudée par une histoire grave d’arnaque en ligne je ne réponds pas. Néanmoins, j’envoie un message à tous mes (grands) enfants pour voir si effectivement leur téléphone dysfonctionne. Tous me répondent que non ils n’ont pas de problème, et l’un de mes fils ajoute: “c’est une arnaque”.

J’en reste là de cet échange, je bloque le numéro pensant plutôt à une erreur de destinataire qu’une anarque quand même.

C’est comme la première fois , où vous recevez le mail d’un ami qui a été piraté et qui vous dit : “ As-tu reçu mon mail ? J’ai un petit souci.”

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En thérapie quelques jours plus tard:

Madame C. est devant moi. Elle vient en thérapie pour des soucis personnels conjugaux, je précise cela pour bien comprendre que Madame C. est très préoccupée affectivement.

La situation familiale est donc tendue.

Elle a plusieurs grands enfants, étudiants.

Ce matin, elle arrive déboussolée à “la petite maison au cèdre” et me raconte cette histoire:

“Alors qu’elle jonglait entre ses difficultés personnelles, son travail, la maison etc elle reçoit un sms:

“Bonjour maman, mon téléphone est cassé, voici mon nouveau numéro. Peux-tu m’envoyer un message via WhatsApp?”

– -Spontanément, me dit-elle je lui demande ce qui lui est arrivé. Il me répond:

“J’ai renversé de l’eau sur mon portable et j’ai une nouvelle carte SIM dans mon tel. Tu peux effacer l’ancien numéro”

Je m’assure par sms, auprès de mon fils ainé si tout va bien pour lui, il m’assure que oui.

Mais je ne sais pas pourquoi, je ne teste pas le numéro de son frère cadet puisque je suis convaincue que c’est lui. En effet il lui arrive parfois des petites galères. Dans ma tête c’est forcément lui qui m’écrit.”

Je pense dans mon for intérieur à la sensation que j’ai eu personnellement en recevant le même message quelques jours auparavant ! Autant de familiarité, de proximité dans un message qui arrive sur notre téléphone (comment ont-ils eu mon numéro ?), un message d’alerte, et qui commence par le mot dont seuls nos enfants ont la possibilité de nous appeler “maman”, oui dans ces cas-là ce sont plus souvent nos “trippes de parents” qui répondent plutôt que notre rationalité. Nous sur-réagissons, c’est normal on passe du mode pensée logique au mode réaction émotionnelle.

Pour en revenir à Madame C, elle est donc convaincue que c’est son deuxième fils, étudiant aussi; et elle craint qu’il soit dans une réelle situation ennuyeuse, elle imagine tout et son contraire.  Et sa fatigue, sa sensibilité exacerbée par son vécu, elle ne pense qu’à une chose : régler ce problème. Celui-là elle le peut.

Elle lui demande alors  si ça va ? s’il a tout perdu toutes ses photos.

Et il lui répond en plusieurs fois (nous avons gardé les fautes orthographiques):

“ ca va pas très bien, je suis un peu stressé j’ai perdu toutes mes données”

 “peut-tu m’envoyer quelque photo de moi”

 “tu es à la maison?”

 “j’ai un problème qui me tracasse beaucoup. Est ce que ça peut rester entre nous?”

Elle croit qu’il s’agit d’un problème de santé ou plus personnel, de coeur peut-être.

Alors elle  lui  propose de l’appeler 30 minutes après, quand son mari serait parti. Mari à qui elle ne dit rien de la situation, tellement c’est conflictuel entre eux.

30 minutes après, pas d’appel mais un nouveau message:

 “maintenant que j’ai un nouveau numéro, j’arrive pas a rentrer dans mon compte bancaire. J’ai pris contact avec la banque mais il m’on dit de passer demain mais mon problème c’est que je dois payer 2 factures que j’ai oublier de payer. Je dois les payer aujourd’hui. Est ce que tu peut me les payer et demain je te rends l’argent?”

Les fautes d’orthographe la surprennent quand même, mais elle met ça sur le dos du stress du nouveau téléphone, des fautes de frappe. Et en même temps elle s’inquiète de ses retards de paiement, mais elle préfère des problèmes d’argent à des problèmes affectifs, ou de santé, donc elle se sent comme soulagée que ce soit “matériel”, par ailleurs, le temps s’écoule elle va partir au travail, encore un ou deux trucs à faire dans la maison et il faut qu’elle parte.

Nouveau message :

“peux-tu payer en virement instantané?”

Et dans la foulée elle reçoit 1 RIB, qui ne fonctionne pas donc un deuxième lui parvient .

La banque lui demande même une confirmation., car il signale une fraude éventuelle. Elle le dit à son présumé fils, qui la rassure:

“Non ça va, j’ai vérifié ne t’inquiète pas !”

Les montants sont élevés mais les virements sont effectués car elle a donné son accord.

Puis tout s’arrête.

Alors elle prend conscience qu’elle vient de se faire avoir. Et elle prévient la banque pour tout stopper ! C’est trop tard l’autre compte n’existe plus, la banque ne peut pas  demander un rappel des fonds à l’établissement bénéficiaire.

Elle doit porter plainte (on peut le faire en ligne*), mais plainte contre qui? Dayniel Fidanque ? Un fantôme ?

Avait-elle vraiment besoin de cette duperie de cette perte d’argent, de ce sentiment de honte qu’elle ressent après cet échange ? … Déjà fragilisée par la situation du moment : non, elle n’avait pas besoin de tout cela !

D’ailleurs c’est pour cela que ça a marché.

Les “brouteurs” ( ces escrocs opérant à distance) envoient des milliers de messages, et dans le lot il y en a un qui “va mordre” c’est ce qu’on appelle l’hameçonnage ou le phishing : ce sera le plus vulnérable, le plus préoccupé qui mordra !

En me racontant cette mésaventure elle est consternée de ne pas avoir réagi.

C’était tellement flagrant …

> Avec son accord, afin que d’autres “maman” ou “papa” ne se fassent pas berner nous décidons la rédaction de cet article.

“Si au moins ma mauvaise expérience peut servir à d’autres, alors elle aura au moins était utile.”

Prévenir c’est guérir.

Soyons prudents !

Sylvie Etiève décembre 2023

NB : Qui ne s’est jamais fait avoir une seule fois par une arnaque ?

Je la remercie pour son courage et son humilité d’avoir accepté ce partage, (les captures d’écran sont les siennes –sauf la première-).

Je lui souhaite de se relever avec force après ce difficile moment : et elle le fera.

La rentrée des classes : réactivons les bons réflexes parentaux


C’est la rentrée des classes : réactivons les bons réflexes parentaux !

Impatient, peu motivé, n’y pensant peut-être même pas votre enfant fait sa rentrée à l’école élémentaire.

Il peut s’agir d’une première entrée en maternelle ou d’une entrée à l’école primaire. Il peut s’agir d’une découverte (entrée au CP, ou suite à un déménagement …)  ou d’une reprise de contact avec un milieu connu : l’école !  Appréciée ou redoutée ou laissant plus rarement indifférent.

Suivant ces données votre enfant ne se sentira pas dans les mêmes dispositions psychologiques pour aller à l’école, mais, ce qui va être fondamental pour lui c’est la façon avec laquelle vous allez l’accompagner dans cette rentrée.

L’école est une chance pour chacun des enfants : encore faut-il s’y sentir bien.

Mais ce qu’il faut surtout savoir c’est que votre enfant ne passe pas plus de 10 % de son temps en classe : néanmoins c’est un temps fondamental et pour qu’il soit profitable nous avons (en tant que parent) quelques réflexes que l’on peut réactiver en cette veille de rentrée.

*Vous le savez sans doute : pour profiter réellement de la vie plusieurs besoins doivent être respectés et les premiers sont les besoins physiologiques : dormir, boire, manger, faire ses besoins, respirer, avoir chaud ou pas trop, … pourtant il n’est pas rare de voir venir à l’école des enfants : ayant peu ou mal dormi, n’ayant pas déjeuné, ayant déjà respiré quelques fumées de cigarettes, n’ayant pas de quoi se couvrir et parfois n’ayant même pas eu le temps d’aller aux toilettes : un enfant dont l’un de ces besoins n’est pas satisfait n’est pas disponible pour apprendre !

Alors le premier réflexe : satisfaisons les premiers besoins de nos enfants :

Se coucher assez tôt (dans des conditions sereines). Prendre le temps de déjeuner le matin, d’aller et faire sa toilette, prendre le temps de s’oxygéner en marchant un peu pour aller à l’école, et prévoir des vêtements adaptés aux conditions météo parfois changeantes dans la journée.

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**Ce qui compte aussi pour votre enfant c’est qu’il se sente en sécurité : avec ou sans vous. Qu’il sente une bulle de sécurité autour de lui : de la considération, de l’écoute de ses inquiétudes (et non des vôtres), de l’anticipation et de la prévention.

La majorité des enfants arrivent dans de bonnes conditions à l’école : heureusement, mais certains enfants sont parfois « lâchés » de la voiture des parents (mal garés) devant l’école ! D’autres arrivent, ne sachant pas où ils déjeunent le midi, ou pire perturbés par telle ou telle scène vécue :scène réelle ou virtuelle !

  • Donc deuxième série de réflexes : sécurisons nos enfants.

Les surveiller, les accompagner en leur donnant la main (il est prouvé que donner la main à un enfant le calme et le rassure), l’attacher en voiture (pas devant avant 10 ans) prendre les passages piétons, ne pas se garer sur l’emplacement du bus …

Redire la confiance que nous avons en lui, mais aussi dans l’équipe pédagogique à qui nous le confions (rencontrer les enseignants est constructif- je me souviens d’un papa que l’on avait appelé pour venir récupérer sa fille malade, lorsque je lui ai demandé en quelle classe était sa fille et avec quelle enseignante il s’est arrêté net et m’a répondu « je n’en sais rien du tout : j’ai bien autre chose à faire que de me souvenir de sa classe et du nom de sa maîtresse … », « elle n’aura qu’une enfance Monsieur et vous êtes, avec sa mère, les garants de la qualité de celle-ci ! Alors savoir en quelle classe elle est, n’est peut-être pas une option ; mais il n’y a pas de montage en séries pour être parents ! On ne nait pas parent, on le devient». La cohérence éducative et la connaissance et le respect mutuel sont essentiels dans le bon déroulement de la scolarité : la réunion de rentrée (à noter) est un bon moyen d’établir le contact !

Autre point sécurisant : Entendre les inquiétudes de son enfant, sans les juger, ni les minimiser, et encore moins en rire : le fait qu’il puisse les dire et qu’elles soient entendues les désamorceront déjà beaucoup -n’hésitez pas à reformuler sa parole : 1 : cela lui montre que vous l’avez bien écouté, 2 : cela vous permet d’être sûr( e ) d’avoir compris: « j’entends ce que tu me dis : tu as peur de ne pas être dans la classe de untel, c’est bien ça ? » Etre écouté rassure l’enfant, et le rassurer est votre rôle-

Eviter de lui faire porter vos propres difficultés passagères (ou pas) certains enfants sont les confidents des parents et cette responsabilité inappropriée est bien trop lourde pour leurs petites épaules.

La sécurité passe aussi par un minimum d’organisation : préparer ses affaires la veille, vérifier ses leçons, son cartable, redire le déroulement de la journée ! Il faut également penser à les protéger notamment de certaines images virtuelles : jeux sur écran, vidéos diverses, … et se rappeler que les écrans stimulent une partie du cerveau qui ne permet pas un endormissement aisé.

Enfin la sécurité de l’enfant se tiendra aussi dans les limites que vous saurez lui donner : ce qu’il peut faire ou ne peut pas faire et pourquoi : «  tu peux aller de la voiture à l’école à pieds, mais tu ne dois pas traverser en dehors des passages piétons : car c’est dangereux de traverser n’importe où !»

  Je faisais souvent un petit test de rentrée en demandant aux élèves de se déplacer tous ensemble dans un grand carré tracé au sol : une seule consigne marcher tant que l’on entend le son du tambourin sans sortir du carré : régulièrement quelques élèves sortaient du cadre et n’obtempéraient pas à l’arrêt du signal sonore et d’entrée de jeu il fallait leur redonner l’importance des limites à respecter en disant par exemple : le carré est une plateforme et autour c’est le vide : «  ah alors tout à l’heure j’ai perdu ! ! » et pour gagner  et réussir il faut savoir intégrer les consignes oui !

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*** Enfin un autre besoin chez l’enfant en particulier, chez l’Humain en général, c’est d’être aimé : l’affection, l’amour sont le ciment de tous les besoins précédents. On peut répondre à tous les besoins du monde d’un enfant si on le fait avec indifférence et sans affection cela ne lui permettra pas de se construire de façon cohérente !

Donc, et avant tout, aimons notre enfant !

Il doit se sentir, aimé, valorisé, estimé, se sentir appartenant à sa famille, à un groupe d’amis, à sa classe, à son club (sportif, culturel,…) pour grandir solidement.

Un jour une petite fille me lança à brûle-pourpoint : « de toutes façons moi ma mère elle m’aime pas parce qu’elle s’occupe jamais de moi : elle dit qu’elle a trop d’boulot pour s’occuper de moi et en plus elle est toujours avec son portable! » après l’avoir rassurée sur sa méprise, j’essayais d’évoquer habilement et discrètement l’inquiétude de la  fille avec la maman. Elle reconnut qu’effectivement leurs rapports étaient plus dans le dépêche-toi, fais pas ci mais fais ça, et qu’elle allait changer ça en l’emmenant dans un bon restaurant ! »… L’événement exceptionnel peut effectivement faire plaisir s’il est vécu pleinement (sans distracteur portatif) mais cela ne suffit pas : c’est au quotidien qu’il faut marquer son affection, son amour !

Alors dernières séries de réflexes :

Des mots doux, des câlins, de la complicité, et tout ce qui marque l’amour parents/enfants sans étouffement ni dans un sens ni dans l’autre!

Les moments de qualité sont importants : lui lire des histoires le soir (plus un enfant écoute d’histoires, meilleur il sera en lecture) se promener, faire ensemble des jeux de société, cuisiner, ranger et valoriser leur rangement, jouer, rire, faire des rencontres, discuter … et créer des petites surprises (pas forcément matérielle) mais plus dans des petits changements d’habitude, par exemple : mettre une musique et danser ensemble, faire un dessin à quatre mains (ou plus), faire une cabane, laisser un post-it avec un petit message inattendu, changer les rôles lors des leçons ou encore décider d’aller pique-niquer ou goûter dans un endroit agréable car il fait encore beau !… Et profiter du soleil de septembre est un bienfait incontestable.

Ce n’est pas tant ce que l’on fait avec eux qui compte, mais c’est bien l’état d’esprit dans lequel on le fait ! On peut décider d’aller dans un beau restaurant, si l’on est absorbé par son téléphone, ou si l’on fait des reproches sur la tenue de son enfant car l’attente est un peu longue, ou encore si l’on critique ceci cela, ce n’est pas sûr que l’objectif « qualité » soit atteint !

L’enfant en règle générale n’a pas plus grand joie que de faire plaisir à ses parents : fort de ça mettons les jalons qu’il faut pour qu’il y parvienne.

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Voilà donc quelques réflexes basiques à réactiver :

La base : répondre aux besoins élémentaires : boire, manger, bien dormir, faire ses besoins, se vêtir.

Puis la sécurité : rassurer, écouter faire confiance, surveiller, prévenir, respecter les personnes et les règles, donner un cadre, s’organiser.

Et on finit par celui par lequel on commence naturellement : aimer et porter de l’affection à nos chers enfants.

Pour finir ce qui vaut pour votre enfant vaut pour vous : savoir prendre soin de soi en étant attentif à tout ce qui est sous-tendu ci- dessus permettra au parent que vous êtes d’aller bien.

Et un parent qui va bien donne toutes les chances à son enfant d’aller bien également.

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Je propose des ateliers “détente” : (estime de soi/ gestion du stress) pour les enfants.

A partir du mercredi 20 septembre (jusqu’au 18 octobre) à 10h30 :  5 séances de d’1 h  (hors vacances scolaires).
50 € le cycle.

(à titre indicatif une séance de thérapie individuelle coûte 45 €)

Sylvie Etiève

Thérapeute familiale conjugale              0781330687

La rentrée approche

Le galet de l’Amour

C’est l’histoire d’un jeune garçon.

Et c’est l’histoire de sa maman aussi. Une maman comme toutes les mamans, avec ses joies, ses peines, ses réussites, ses échecs, ses problèmes, ses projets, ses doutes, et ses espoirs.

Comme beaucoup de parents, elle fait au mieux pour élever ses enfants.

L’Amour, souvent une question d’équilibre

De sa première union un garçon est né, mais le couple s’est désuni, séparé. Et comme beaucoup d’enfants leur garçon a vécu les affres de la séparation de ses parents. Il était très jeune, il ne se souvient pas de tout, mais il dit qu’aujourd’hui ses parents, même s’ils ne sont plus amoureux, ils se parlent et ils se voient pour parler de sa vie, de l’école de ses activités des vacances, de la garde alternée, de l’inconfort du changement hebdomadaire, même il s’y est habitué.

Néanmoins, une chose le rend triste.

 Depuis que ses parents se sont séparés, sa maman a rencontré un nouvel amoureux, ils ont eu un autre enfant ensemble, son papa aussi. Lui, il jongle avec ses deux familles, ses deux univers, ses deux rythmes et règles de vie.

Ce n’est pas cette « vie deux en une » qui le rend triste, c’est autre chose.

Mais il n’arrive pas à le dire.

Alors on donne du temps.

Et puis, la maman vient un jour en séance avec lui, et son papa aussi, fait assez rare, et oh combien salvateur pour les enfants pourtant. Il m’avait prévenue : ses parents ne s’entendent pas mal, et ne souhaitent que son bonheur. Des parents dont l’intelligence de cœur est notable.

Tous les quatre, on parle, on évoque la séparation, elle laisse toujours des traces. On passe à la loupe le quotidien, tout n’est pas parfait, chez qui l’est-ce ? mais, comme sur la banquette où il se trouve entre les deux, il est entouré d’adultes bienveillants de chaque côté de cette double lignée.

Aimer , c’est savoir prendre des risques.

Et il redit en présence de ses parents, qu’une chose le rend triste.

Ses larmes coulent.

Sa maman baisse la tête.

Son papa les encourage, prend son fils plus près de lui.

Je reste doucement en retrait, et pourtant je sais que la parole libère, mais je n’ai pas idée de ce qui va être dit. On peut tout imaginer.

La maman, regarde son fils, dans les bras de son papa et me dit faiblement :

– Je n’arrive pas à dire « je t’aime » à mon fils.

Le papa semble soulagé qu’elle ait annoncé elle-même ce blocage, car il sait que pour son fils cette absence de mots tendres le perturbe énormément. Surtout qu’il est témoin des mots et des signes d’affection dont profite son petit frère … C’est ce qu’il m’explique après quand on est en tête à tête. Son rêve c’est que sa maman lui dise ces mots-là au moins une fois.

« L’amour est un cadeau que nous ne savons pas toujours recevoir ou donner. » nous dit Jacques Salomé, et ce n’est pas réservé qu’aux couples.

Ce n’est pas qu’elle ne l’aime pas, loin de là, seulement, pour différentes raisons elle n’y parvient pas.

Alors, quand je la revois, elle, je lui conseille tout simplement de lui écrire ; et là une idée lui vient.

Un galet voyageur !

Elle me parle d’une association qui « fait voyager des galets ». Le principe : quelqu’un décore un galet et le dépose quelque part. et si un promeneur le voit, soit il le garde, soit il le fait voyager plus loin. Elle décide cela :

-Avant de lui dire avec ma voix, pour m’aider, oui, je vais lui écrire sur un joli galet que je décorerai. Comme mon fils voyage entre deux maisons, il pourra faire voyager son galet tout en le gardant avec lui.

Galet de l’Amour: dont le prénom de l’enfant occupait le haut.

Ce qu’elle fit.

Ce qui le rendit pleinement heureux, ému et radieux.

Et elle eut la gentillesse de me le partager, et qui me donna -avec leur accord- envie de vous le raconter, car il se peut que cela arrive à d’autres.

Je suis sûre que ce galet de l’amour va beaucoup voyager entre ses deux maisons, et qu’il sera la pierre angulaire de cette relation renouée.

Sylvie ( juillet 2023)

merci pour votre lecture

« Aimer, c’est savoir dire je t’aime sans parler » Victor Hugo
  • Merci pour le gentil accord pour cette rédaction.
  • Crédit photo, la maman.
  • Cairns (équilibre de galets) PLDE

Lorsque l’enfant ne paraît pas


« Lorsque l’enfant ne parait pas »*

Je dédicace cet article à toutes ces mamans qui ont perdu leur enfant avant même de le connaitre; et aux papas et tout l’entourage bien évidemment. 

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Alors que je réglais une consommation dans un restaurant à la campagne, la serveuse à qui je disais qu’ils avaient eu beaucoup de monde me dit : « et encore, je n’aurai pas dû être là pour les aider. Ma mère est décédée hier donc ils auraient pu se passer de moi ! » Ennuyée et compatissante je louais donc son courage et sa conscience professionnelle. « Oui, mais je relativise, vous savez elle était malade depuis longtemps, pour moi le pire que j’ai vécu c’est quand ma fille est décédée. » La confidence inopinée de cette femme que je ne connaissais pas quelques minutes avant me troubla : est-ce que je porte sur moi le fait que je sois à l’écoute des gens ! ? En tout cas, il était difficile de rester insensible à cette douleur réactivée par le nouveau deuil qu’elle vivait. Alors, comme vous l’auriez fait, je pris quelques instants pour la laisser dire ce qu’elle ressentait tout simplement parce que je voyais que cela lui faisait du bien. En quelques mots elle me laissa comprendre qu’elle avait deux garçons et qu’elle avait perdu cette petite fille à huit mois de grossesse : et que c’était difficile de s’en remettre.

La façon dont elle avait parlé de sa fille, au tout début, m’avait laissé imaginer deux circonstances possibles de son décès : accident, maladie ; mais en aucun cas, je n’avais pensé à une mort in utero ! Je me trouvais un peu décontenancée vis-à-vis de mon a priori ! J’échangeais donc quelques paroles de soutien et de compassion.

N’étant pas en séance thérapeutique, je me permis de lui dire que je comprenais très profondément ce qu’elle ressentait dans la mesure où, j’avais vécu le même drame lorsque j’étais jeune maman. Je lui redis que c’était effectivement l’une des pires situations pour une femme que de porter un bébé mort ou qui ne pourra pas vivre !

« La femme est faite pour donner la vie, pas la mort ! » m’avait humainement dit la psychologue qui m’avait accompagnée à l’époque : c’est tellement vrai !

« Donner » la mort alors que c’est la vie que l’on souhaite, est, on ne peut plus  incompréhensible et tragique.

Avoir mis tant d’espoir dans un « enfant à venir », et que cet espoir soit fauché par : un virus, une incapacité cardiaque ou respiratoire, une malformation, un accident de naissance … est carrément insoutenable.

Souvenez-vous du bouleversant chagrin intériorisé de Marcelle (Anémone) et de Pelo (Richard Bohringer), dans ce (livre et) film truculent de 1987 de Jean-Loup Hubert :« le grand chemin » : tout est enfermé, fui, triste, figé, altéré, noyé dans l’alcool jusqu’au jour où le petit Louis débarque dans leur vie pour l’été …

Alors oui, sidérés, on se replie un peu malgré la bienveillance maladroite, mais généreuse des uns ou des autres qui essaient de (se) rassurer en disant « il vaut mieux que ce soit ainsi s’il (elle) ne pouvait pas vivre ou vivre avec un handicap »… et vous qui avez envie de crier : « non non il aurait mieux valu que ce soit autrement : un bébé en bonne santé, un bébé viable, un bébé vivant ! », mais vous répondez aimablement : « oui tu as sans doute raison ! »

En même temps, ce futur petit être n’est qu’un « bébé idéal » et c’est parce qu’il ne passera pas par le monde des vivants qu’il gardera tout cet idéal !  Et faire le deuil de « l’enfant idéal » quand on enfante d’un bébé en pleine santé ce n’est déjà pas très facile, mais, faire le deuil d’un «enfant idéal mort-né » est largement supplanté par le deuil de l’enfant lui-même avec tout ce que cela comporte : choix indicible, accouchement ,mort ,traumatisme, obligation administrative, suite d’accouchement (avec un peu de (mal)chance vous entendez les nourrissons qui pleurent à côté de votre chambre) ou encore plus perfide vous ne coupez pas à une montée de lait…, incompréhension, injustice, tristesse, découragement, prise de décision quant au corps de ce petit nourrisson sans vie, no-baby-but big-blues ! Sans parler, si besoin, du commerce funéraire certainement nécessaire mais parfois un peu exagéré… et du traumatisme d’un éventuel petit cercueil blanc.

C’est douloureux !

Cela rend insomniaque !

C’est tétanisant !

C’est presque culpabilisant !

Oh que ce vide est douloureux !

C’est douloureux pour la mère, pour le père et pour tous ! Et s’il y a un frère ou une sœur alors il faut particulièrement faire attention à eux, la culpabilité pouvant s’entremêler à la tristesse !

Et puis …

Et puis, on laisse ce petit être aller à sa mort : c’est dur, mais c’est nécessaire et salutaire.

Cette douloureuse tragédie va devoir « être » acceptée et au-delà de l’expérience à surmonter il faudra être dans l’acceptation de soi *: c’est-à-dire accepter l’injustice qui est faite : une des plus grandes blessures de la vie ; en vivre le déni, la colère, la tristesse, la peur : toutes ces émotions qui en découlent et qui doivent s’extérioriser pour ne pas être refoulées !

Il n’y a pas de coupables il n’y a que de la souffrance !

En général, après l’hiver revient, tout doucement le printemps, après la colère, la paix s’immisce dans le cœur, après les larmes, les sourires renaissent timidement, et, la vie est très souvent plus forte que la mort donc on la laisse reprendre place même si l’on ne respire plus tout à fait comme avant.

On donne à cet enfant perdu une place dans la lignée familiale sans l’exagérer sans la renier : un peu à l’image de ce qui est noté  dans le livret de famille : un prénom (L’inscription du (ou des) prénom(s) et du nom n’a pas d’effet juridique. Elle ne crée pas de lien de filiation.) une page à moitié remplie seulement dans la partie obscure “décès” !).

On lui attribue  un “lieu de mémoire” quel qu’il soit : au travers un petit objet symbolique, ou dans un cimetière, dans un espace naturel, on peut planter un arbre, une fleur*, une étoile dans le ciel, une bougie, un ballon lâché, parfois une place dans son  cœur suffit ! Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de garder le souvenir d’un être cher. La date de cette naissance ne sera pas une date facile à passer, on le sait d’avance. Les années s’accumuleront, mais les souvenirs eux non, puisqu’il ne vivra pas cet enfant : ce sera “rien” dans du “vide”.

Absence ne rime pas avec oubli.

Et avec les jours meilleurs et la consolation , la résignation, l’acceptation, l’envie de renouer avec le mystère d’une nouvelle naissance peut réapparaitre, ou pas. L’accepter et laisser éclore cette décision (quelle qu’elle soit) est signe du printemps de la guérison. On peut guérir même si l’on garde une cicatrice, c’est normal. Ce qui ne l’est pas c’est de garder la plaie ouverte et de la cacher sans la soigner. Dès que l’on vous frôlera vous souffrirez davantage que si vous prenez le temps de panser (penser) la plaie !

Un livre qui m’avait aidée.

Oui, face à la disparition trop précoce d’un petit être tout le monde est bouleversé, et c’est difficile d’en parler : c’est tellement personnel, considéré comme intime voire « tabou ».

Mais pour assimiler inacceptable, il ne faut pas minimiser la tragédie, en parler est nécessaire et il faut du temps, beaucoup de temps, et dans notre société de l’immédiateté c’est encore plus compliqué pour les jeunes parents endeuillés.

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J’ai conseillé ce livre à une de mes proches qui vient de vivre ce terrible drame de la vie de parent. Elle ne savait pas que j’avais (nous avions) vécu la même chose et m’a fait un  beau compliment en me disant « tu parais tellement heureuse que je ne pensais pas que tu avais vécu ceci ! »

La plaie est cicatrisée lui ai-je dit : et si j’en parle c’est pour encourager les autres à en parler, car en tant que thérapeute on encourage chacun à mettre des mots sur les maux !

Car oui cela donne de la place au retour du bien-être voire du bonheur !

Pour aller plus loin:

Beaucoup de groupes d’échanges en ligne existent.

Quelques associations pouvant aider les parents concernés :

AGAPA :
www.agapa.fr
Accueil, écoute, accompagnement de personnes touchées par une  grossesse interrompue ou la perte d’un enfant à la naissance. NAITRE et VIVRE :
www.naitre-et-vivre.org
Accompagnement des parents en deuil d’un tout petit. Information et prévention de la mort inattendue du nourrisson.

SPAMA :
www.spama.asso.fr
Soins palliatifs et accompagnement en maternité :  « il ne s’agit pas d’attendre la mort, mais d’accompagner la vie, aussi courte soit-elle. »

*https://unefleurunevie.org/#home

Une fleur une vie est un événement public et artistique destiné aux personnes touchées par la perte d’un tout-petit pendant la grossesse ou autour de la naissance.

Au-delà du deuil périnatal :

https://www.sosbebe.org/   Un espace pour :écouter, informer, aider

Ecoute confidentielle, anonyme et gratuite   contact@sosbebe.org

 01-42-47-08-67

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  • Je vous recommande «  les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourbeau (Pocket).
  • Il existe beaucoup d’autres livres, associations, sites, … qui peuvent aider : n’hésitez pas à les citer.

             *  POÈME LORSQUE L’ENFANT PARAÎT

               (extrait du poème de Victor Hugo)

Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille 
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille 
Fait briller tous les yeux, 
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, 
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître, 
Innocent et joyeux. 

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre 
Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre 
Les chaises se toucher, 
Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. 
On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère 
Tremble à le voir marcher. 

Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, 
De patrie et de Dieu, des poètes, de l’âme 
Qui s’élève en priant ; 
L’enfant paraît, adieu le ciel et la patrie 
Et les poètes saints ! la grave causerie 
S’arrête en souriant.

> d’où le choix de mon titre: “lorsque l’enfant ne paraît pas ” !

La mortinatalité : les statistiques

Avec 9,2 naissances d’enfant sans vie pour 1000 naissances, la France détient le taux de mortinatalité le plus élevé d’Europe, indique le rapport européen sur la santé périnatale EURO-PERISTAT de 2013 . (chiffre peut-être à revoir bientôt)

Le taux de mortinatalité (enfants nés sans vie par mort fœtale spontanée ou interruption médicale de grossesse IMG) est de 8,5 pour 1 000 naissances totales en 2019. Il est en légère baisse après quatre années très stables.

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Pour aller plus près :

Plus personnellement, je vous partage mon témoignage, je l’ai rédigé dans le livre sur la fin de vie de mon père “PyLu du Boutru.” (* paru en 2020). Cela s’est passé en 1993, c’est si loin et si ancré en soi à la fois ! 

“… Il y a quelques 27 années*, le mois d’août avait aussi une triste résonnance.
Enceinte de 8 mois, je m’étais aperçue que les mouvements du deuxième
enfant que nous attendions s’étaient modifiés.
Ce fut tendue, intuitivement convaincue que quelque chose n’allait pas, que nous nous
rendîmes à l’échographie où je lâchai avant que ne s’allume l’affreux écran : « j’ai
l’impression que le bébé ne bouge plus. » Gel visqueux sur le vendre rebondi, sonde
faisant des aller-retours, tensions, observations, silences, soupirs, regard
compatissant et couperet du médecin : « effectivement son petit cœur ne bat plus ! »
Impensable.
Long silence sidérant.
Contre toute attente, je pense au baptême prévu dans la famille, je suis la marraine,
je ne peux pas être absente dimanche prochain. Ma terrible soif de vie, me fait
demander « comment cela va-t-il se passer ? »
– Eh bien, nous dit le gynécologue, vous allez vivre une interruption médicale de
grossesse. L’on va déclencher l’accouchement par la prise de médicaments. Vous les
prendrez quand vous le déciderez, et, votre enfant « naîtra », par voies basses.
– Ce sera donc un accouchement « normal » ?
– Oui enfin presque, on devra faire un curetage pour être sûr que tout est bien,
sous anesthésie générale.
– Et après ?
– Il vous faudra réfléchir si vous préférez le garder pour l’enterrer par exemple ou
si vous voulez qu’une autopsie soit faite pour comprendre ce qui s’est passé. Si
vous choisissez l’autopsie, elle se fera à Tours et votre enfant sera incinéré là-bas.
Cruel dilemme (qui heureusement n’est plus à faire aujourd’hui, on peut récupérer le
petit corps de cet espoir éteint après une autopsie).
Je dis que je vais, que l’on va, réfléchir à tout cela.
Il nous faut un long temps de latence avant de rentrer, l’on va marcher un peu. Comme
c’est étrange, comme ça fait mal.
Sans mon mari solide et toujours à l’écoute, je ne sais pas comment j’aurai vécu cela.
En allant l’annoncer avec douceur, à mes parents qui gardaient notre fille, je
m’aperçois que je minimise ma propre souffrance. Je me rends compte comme ils sont
forts, et, comme ils nous soutiennent.
Puis-je attendre de vivre la fête de famille dans cet état ?
La nuit qui passera me donnera bien vite la réponse.
Avoir en soi un petit Etre sans vie est une expérience indicible.
Je me souviendrai toujours des paroles de la psychologue rencontrée après
l’accouchement : « une future mère est faite pour porter la vie, pas la mort. »
En même temps, accepter de donner la vie c’est aussi accepter que cette vie se
conclura par la mort ! Mais pas si tôt pas dans ce corps, pas dans mon corps. Ce n’est
pas l’ordre des choses. C’est insoutenable.
Le baptême fut repoussé, la naissance eut lieu la nuit de la St Barthélémy : un
massacre dans l’histoire de France, un massacre dans mon for intérieur.
J’avais donc pris, assez vite, le fameux médicament. Les contractions s’étaient
déclenchées en début de nuit, ma belle-mère, aidante, était à la maison pour garder
notre petite. C’était réconfortant. Nous partîmes pour la clinique dans la salle
d’accouchement que je connaissais. Mon mari était au top, on lui demanda de sortir
au moment de l’expulsion et l’on m’endormit à ce même instant, pour le fameux
curetage, et sans doute une forme de protection psychologique !
Je me souviens de mon état vaseux en roulant dans la chambre, ma protection était
mal mise, le sang coulait, et, je me rappelle avoir dit au gynéco, que j’appréciais bien,
qu’il ne savait pas ce que c’était que de porter une protection de travers vu que c’était
un homme, que de vivre ce que je venais de vivre… il ne pouvait rien comprendre de
ce que l’on ressentait nous les femmes …
Et je refis surface, et m’excusai de ces paroles déplacées (mais révélatrices), non pas
parce qu’elles n’étaient pas vraies, mais parce qu’il m’avait accompagné en douceur
dans ce douloureux passage.
C’était une petite fille d’à peine 1,5 kilo. Avions-nous choisi son prénom ? oui, nous
avions choisi, la veille, un prénom mixte, ne cherchant pas à connaître le sexe de nos
enfants ; la déclaration serait à faire le lendemain « enfant née présentement sans
vie » serait alors écrit dans notre livret de famille. Et l’on nous demanda si nous
voulions la voir avant qu’elle ne soit transportée à Tours pour l’autopsie …
Je reverrai toujours le départ de cette ambulance emportant ce petit corps sans vie
pour aller comprendre ce qui s’était passé. J’entendrai toujours les bébés d’à côté
pleurer et se calmer dans les bras de leur Maman. La montée de lait que je fis à ce
moment-là me laissa pétrifiée… La montée de larmes me soulagea, elle !
Nous avions déjà une espiègle petite fille, cela fut notre potion magique, notre
apaisement, notre raison de sourire.
L’on apprit plusieurs semaines plus tard, que ce petit ange avait été frappé au cerveau
par un virus : le parvovirus B19. Virus qui, in utero, ne faisait pas de cadeau !

J’appris, 10 ans plus tard, de façon tout à fait inattendue que ce virus se transmettait de
la mère à l’enfant à cause d’une maladie infantile, bénigne et invisible chez l’adulte
mais terriblement ravageur pour le fœtus… A cette époque, j’enseignais en maternelle,
et il y avait beaucoup de cas de cette maladie infantile peu connue « la 5ème maladie »
porteuse du parvovirus B19 qui m’avait atteint invisiblement, sournoisement !!! Dix ans,
il nous fallut dix ans pour comprendre que la perte de ce bébé était due à la contraction
sans le savoir d’une maladie infantile. ”

Depuis la famille s’est pleinement agrandie: mais ça c’est une autre histoire.

Extrait de “PyLu du Boutru” 

Merci pour votre attention et vos retours.

Sylvie ETIEVE

« Peut-on donner trop d’amour à son enfant ? »

Pour écouter l’émission France Bleu liée à cet article c’est ici

C’est lors d’une sylvothérapie que cette jeune maman d’un enfant de bientôt 5 ans me posa, en aparté, au creux d’un chemin forestier, cette déroutante double question : « Un enfant peut-il être un problème dans le couple ? Et peut-on donner trop d’amour à son enfant ? » Probable que la deuxième question fut l’objet du problème de la première, mais je ne lui ai pas demandé.

Elle m’explique en deux mots que leur enfant est unique, et qu’il est arrivé non sans quelques difficultés, et que de l’avoir aujourd’hui est un pur bonheur.

Conduisant le groupe dans la forêt je lui ai répondu rapidement ces quelques mots : « il n’est pas rare que l’éducation des enfants entrainent quelques distorsions dans un couple … quant à l’autre question a priori je dirai que chaque parent se doit d’offrir un amour inconditionnel à son/ses enfants, et que l’amour en soi est difficilement quantifiable, mais la façon dont on le manifeste doit être saine. »

Et puis la balade tirant à sa fin, nous en sommes restées là.

Le lendemain je me suis dit que si elle se posait cette question, c’est qu’elle avait un doute (qui n’en a pas ?) donc de façon indirecte je me suis dit que j’allais compléter ma réponse car je sais que ce n’est pas la seule maman ou papa qui s’interroge du positionnement affectif vis-à-vis de son enfant.

Chaque parcours de vie est unique, et il est difficile de dire de façon générale si une mère, si un père aime trop son enfant. Oui bien sûr on pourrait dire que l’on n’aime jamais trop, et que l’amour a ce côté merveilleux d’être intarissable : d’ailleurs que l’on ait un ou plusieurs enfants « la dose d’amour » ne se divise pas en fonction du nombre, elle se décuple ! Et il n’y a pas de culpabilité à les aimer différemment, car plusieurs raisons entrainent cela : leur tempérament, leur sexe, leur place dans la fratrie/ la nôtre, leurs expériences, leur santé/ notre propre enfance … en revanche on se doit de tous les aimer profondément de façon singulière, car différemment ne veut pas dire plus ou moins.  S’il n’y a qu’un enfant, effectivement « la charge d’amour », les projections, ou les attentes parentales, vont également être différemment vécues par celui-ci. Tout ça pour dire que le contexte est toujours à prendre en compte.

Une fois posé cela, on peut aussi se rappeler que dans l’Amour, il y a ce que l’on ressent, qui est différent de ce que l’on manifeste et qui diffère encore de ce que l’autre en perçoit. Et réciproquement. Il pourrait donc être intéressant de savoir ce que chacun des membres de cette petite famille ressent et reçoit : l’auto-questionnement est toujours enrichissant !

La notion d’amour parental, maternel ou paternel, est très spécifique, elle enferme, en son sein, une multitude de fondements, d’enracinements que je rappelle :

  • L’affection, par les gestes tendres (câlins, bisous, regards, sourires, rires, intentions, complicité… prohibition de l’inceste il va de soi !) et aussi par les mots sans qu’il ne soit jamais galvaudés. L’expression « je t’aime » est un cadeau, on ne donne pas des cadeaux toutes les deux heures. Ce que l’on a reçu en terme d’affection, étant enfant va aussi avoir une répercussion dans ce que l’on va offrir et comment on va l’offrir, attention de ne pas régler ses propres problèmes.
  • L’attachement sécure/insécure* : tous les parents doivent connaitre cette notion. « Un enfant heureux est un enfant sécurisé » nous enseigne le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Etre un parent aimant c’est un parent qui éduque et qui protège.
  • L’attention : C’est le regarder dans les yeux quand il nous parle, quand on lui parle. Être attentif à son enfant c’est être pleinement avec lui, sans téléphone à la main par exemple, l’écran fait écran dans la relation. Etre attentif c’est aussi être prévenant : rien de dangereux pour les plus petits qui explorent le monde. C’est aussi reconnaitre les progrès qu’il fait !
  • L’autonomie c’est-à-dire de donner l’occasion à son enfant de faire des choix, de faire seul des découvertes, mais aussi de lui laisser la possibilité de solliciter de l’aide si c’est trop compliqué. L’autonomie c’est aussi apprendre à faire face dans les situations difficiles, alors gare aux amours trop fusionnels et la surprotection parentale. L’autonomie c’est se souvenir que l’enfant n’appartient à personne, il est enfant.
  • La liberté, celle-là même qui grandit avec l’âge et qui fait que notre rôle de parent évolue et nous fait passer de « capitaine de navire » à « guide de haute montagne ». L’importance des « jardins secrets », et le respect de l’intimité sont des axes de la liberté également.
  • La responsabilité, en séance thérapeutique je note « 3 groupes de parents » –concernant la vie quotidienne : ceux qui font tout et ne demandent rien à leurs enfants « ça va plus vite » / ceux qui les obligent à faire sans discuter « c’est comme ça et pas autrement » / ceux qui éduquent en « imposant » une coopération mais avec un dialogue autour des tâches à choisir et à effectuer : « il y a cela à faire : que peux-tu faire ? » ! A votre avis qu’est-ce qui est le plus efficace éducativement ? Bien sûr aimer son enfant c’est le laisser choisir et l’inviter à s’engager voire à prendre des initiatives.
  • Les encouragements : un enfant aimé est un enfant qui est encouragé sans être adulé, qui est écouté et qui écoute. On sait aujourd’hui que les encouragements sont plus bénéfiques que les punitions.
  • La confiance, elle est essentielle pour grandir c’est-à-dire offrir à son enfant la capacité à faire dans un cadre donné, à accueillir ce qu’il dit. Le cadre est très important il faut lui dire ce qui est autorisé, négociable, non négociable et interdit : tout un programme ! Et l’on glisse naturellement vers :
  • L’autorité: aimer son enfant c’est aussi faire preuve d’autorité, d’une autorité bienveillante, pas d’une autorité autoritariste qui passe par la violence , c’est même écrit dans la loi « L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques» l’article 371‑1 relatif à l’autorité parentale . L’autorité bienveillante c’est quand les parents ajustent les règles aux besoins de leur enfant (et je dis besoins pas envies). C’est quand les parents savent dire « non », « stop », « pause » sans crier.
  • Le respect : oui l’enfant doit être respecté et respecter ! Le triangle du respect « je te respecte, tu me respectes, je me respecte » est une belle parade à cette crainte de « trop » ou « pas assez » aimer un enfant : est-ce que quand je laisse mon enfant devant un jeu vidéo qui n’est pas de du tout de son âge, alors que je lui ai interdit, je le respecte ? Non, car je mets son équilibre psychologique en danger. Est-ce qu’il me respecte ? Non, car je lui ai interdit, il le sait, mais il désobéit. Et est-ce je me respecte ? Non, car je baisse les bras et je ne suis pas en accord avec mes principes. Donc il faut tout réajuster, et c’est possible 😊
  • Le besoin « d’oxygène » un amour sain est un amour sans chantage et qui n’étouffe pas, c’est un amour qui respire, qui ouvre sur le monde, qui élève vers demain !

De leur côté les parents doivent se donner la possibilité de « souffler » aussi, c’est essentiel (et les grands-parents où les proches, ou la nounou sont heureux de les avoir) !

Des couples viennent en thérapie conjugale et quand je leur demande « à quand remonte un moment que pour vous deux ?? » et que le blanc s’installe… ça en dit long : le couple parental ne doit pas prévaloir sur le couple conjugal. Et demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse, au contraire !

On pourrait ajouter à ces quelques notions : les apprentissages, le jeu, la joie, la connivence, la culture, le sport, l’art, le jardinage, les chansons, la lecture, les temps calmes, les repas, le sommeil, les soins, les émotions, le bricolage, la nature, l’expression, les surprises, la consolation, la créativité, les fêtes, l’humour …bref tout un arsenal qui permet de manifester juste son amour, vous l’avez compris qui est inquantifiable -ni trop ni pas assez-

Il est bien de se redire que ce qui compte ce n’est pas tant ce que l’on fait pour et surtout avec lui mais la manière dont on le fait. Et il en faut beaucoup de patience, de bon sens, de dialogue, de temps, de soutien, d’espoir, d’ingéniosité, de tolérance, de droit à l’erreur… pour voir grandir son enfant dans l’Amour et lui permettre de s’ouvrir sur le monde, car je cite très souvent ce très connu proverbe juif tant il est vrai : « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. »

 Oui un jour il volera, reviendra au nid bien sûr, puis volera avec d’autres, et l’amour reçu de ses parents lui donnera de solides jolies ailes, soyez-en certains !

Merci pour votre lecture, voire pour vos témoignages.              

  Sylvie (juin 2023)

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Merci aux modèles “photo” 🙂

Pour aller plus loin:

*L’attachement : https://www.youtube.com/watch?v=8rBNuAbnMTc

*Autorisé/ négociable/non négociable/ interdit : https://www.2minutesdebonheur.com/je-pratique-l-autorite-bienveillante/

Photo: PLDE SE (bibliothèque personnelle)

CONFLITS CONJUGAUX ? VIOLENCE CONJUGALE ?

Deux femmes.

Deux histoires.

L’une s’appelle Eva.

                       L’autre s’appelle Lola.

Eva a 28 ans.

                        Lola en a 39.

Elles ne se connaissent pas. Elles sont toutes les deux venues en consultation.

Elles avaient un mal-être dans leur couple respectif.

Eva vient la première fois avec son conjoint. C’est lui qui a pris rendez-vous, d’ailleurs. Au téléphone il me dit qu’il veut que les choses s’arrangent. Lors de cet entretien ils me déroulent leur parcours de jeune couple. Eva a une petite fille (5ans) d’une première union. Ils ne vivent pas encore ensemble, mais l’envisagent. Elle travaille, lui fait des petits boulots çà et là. Il m’explique qu’il aime beaucoup Eva mais qu’il a du mal à la voir toujours faire la fête, toujours à s’amuser avec ses amis. Et qu’à cause de cette petite jalousie, il n’est pas toujours « très cool » avec elle. Eva l’a sommé de prendre une décision car elle souffrait trop de ses attitudes, de toutes leurs disputes, et, c’est pour cela qu’il a appelé.

Lola vient la première fois sans son conjoint. Elle vient car dans son couple ça ne tourne pas très rond. Elle n’a pas dit à son mari (mariés depuis une dizaine d’années) qu’elle venait chez une thérapeute conjugale. Ils ont un petit garçon (8 ans). Ils travaillent tous les deux. Monsieur fait beaucoup d’heures. Elle raconte que dans leur couple il n’y a pas une bonne communication, qu’ils ne sont pas souvent d’accord en ce qui concerne l’éducation de leur garçon. Même s’ils ont des bons moments, il y a souvent des disputes, parfois un peu fortes. Et que ça ne peut plus durer comme ça.

*Les disputes font partie de la relation humaine. Il y a rarement de relations saines sans petits ou gros accrocs. On ne peut pas être d’accord sur tout. Néanmoins, il faut être vigilant concernant deux points : la source de ces conflits, et leur fréquence ! Chez le conjoint d’Eva une des sources est la jalousie de son ami (qu’il minimise).        

**Dans le couple de Lola, ce sont (entre autre) l’éducation et le peu
de temps en commun visiblement qui pêchent !
Les conflits ponctuels sont à distinguer des conflits chroniques. Dans le premier cas, ceux-ci passent alors que dans les conflits chroniques la racine du conflit est plus profonde.
Pour ne pas que les conflits affectent trop la vie conjugale, ils doivent être solutionnés : trouver leur origine, leur sens, prendre du recul, ne pas fermer les yeux sur ceux-ci : les analyser et donc avant tout voir s’ils sont ponctuels ou récurrents.

Demander pardon fait partie de la résolution d’un conflit.

Suite à leur premier RV (où les tensions étaient tangibles), Eva viendra, seule, de sa propre initiative. Au fil des séances, elle se racontera un peu : « On s’est rencontré en soirée » elle a été séduite par M, sa confiance en lui, son humour (enfin sa dérision) sa taille son regard. « Au début c’était le grand amour, il était cool et c’était comme un deuxième papa pour ma fille. Puis quand notre union a pris une tournure un peu plus sérieuse, il est devenu un peu moins drôle, plus grave, plus exigeant. Il a commencé à me dire qu’il n’aimait pas trop que je sorte seule maintenant. On n’a pas tout à fait la même culture, parfois il parle à un pote dans leur langue, ils se marrent, je me sens exclue. J’ai eu l’impression de perdre un peu de moi-même au fur et à mesure. Dès qu’il propose quelque chose, si je ne suis pas d’accord il fait « la gu… »…, je suis toujours obligée de céder, ça m’use »

Lola me racontera aussi sa rencontre avec A. Leurs points communs leurs divergences. Sans être la passion, leur relation s’est construite progressivement. Le mariage a été une étape importante de leur parcours. « Mais avec le temps, les responsabilités et les absences de Monsieur, j’ai été lassée par notre union et je me suis montrée de plus en plus désagréable au point de crier, de prononcer des paroles blessantes à son encontre, de plus en plus… parfois il propose de faire quelque chose pour que je me plaigne moins … mais je râle toujours !»

*Nous savons tous que nous ne ressentons pas la même chose entre le début d’une histoire d’amour et les années qui suivent.
Nous évoluons, changeons : c’est normal. Mais si l’écart de personnalité est trop grand : c’est comme si l’on se sentait trompé, comme si l’on s’était trompé. Ces changements sont parfois imperceptibles
(évolution de carrière, influence des familles réciproques, différences des cultures sous-estimées (attention je ne dis pas que la différence empêche une vie de couple équilibrée au contraire elle peut en être une source), malentendus trop vite balayés, relation sexuelle
insatisfaite, différence de points de vue accentuée… Si l’on ne prend pas en compte tous ces changements, on peut devenir, comme Lola aigrie, agressive et l’autre peut devenir victime, ou dans le cas du
conjoint de Lola d’essayer quelque chose pour sauver la situation. Cela nous renvoie bien-sûr au fameux triangle de Karpman, dans une relation on est parfois en position de victime de persécuteur ou de sauveur. Cela dépend des enjeux et du contexte et des personnes.

** Si on analyse la situation d’Eva, on sent que de son côté elle a tendance à ne pas trop réagir lorsque M lui fait une scène, qu’elle
cède à la pression, et, à ses sautes d’humeur. Et l’on sait que dans un couple si l’un cède trop cela ne va pas être bon pour la relation. La concession se distingue du compromis. Dans le premier cas on met en veille nos désirs, dans l’autre on l’adapte. Si à chaque proposition d’Eva son compagnon fait la tête et ne prend pas en considération les envies de sa compagne elle va « s’user » comme elle dit.
Dans un compromis chacun fait un pas vers l’autre : « on fait ton idée puis on fait la mienne ». S’il y a plus de concessions que de
compromis, le déséquilibre se profile :
« les concessions, ont les met sous le tapis et à un moment donné on peut se prendre les pieds dans ce tapis. »

Un jour qu’Eva essaya de tenir tête à Monsieur, celui-ci se mit dans une colère noire : à tel point qu’il tapa sur la table puis dans les murs : elle fut effrayée, terrorisée ! Elle se demanda si c’était bien le même homme que celui de la première fois. Elle eut si peur qu’elle se promit d’éviter de provoquer de nouveau la situation et elle se tût un peu plus. Après cette scène : il était parti chez lui, en claquant la porte si fort que la voisine de palier était sortie : Eva s’excusa du dérangement, rentra, pleura… sa petite fille qui était dans sa chambre arriva, pâle, lui fit un câlin, s’enquerra de savoir pourquoi M. était en colère, elle la rassura en lui disant « ne t’en fais pas, ça va s’arranger.»

Lola après plusieurs séances où elle travailla sur le pourquoi de ses ressentis, de ses réactions déplaisantes et le comment améliorer la situation, pour qu’il y ait moins de conflits, proposa à son conjoint de venir à une séance. Pour équilibrer la démarche thérapeutique, je le reçus d’abord seul. Lors de leur séance conjointe, Ils discutèrent posément, ils se parlèrent comme ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps. Quand ils me racontèrent le début de leur histoire, des sourires émouvants éclairaient leur visage. Ils revinrent sur quelques moments non réglés de leur relation (relation avec la belle famille, éducation) et virent les choses autrement : ils avaient essayé d’adopter le point de vue de l’autre.

*Chez Eva la relation dominant/dominée s’instaure. Par ses pressions psychologiques, ses humeurs, ses paroles, M impose sa façon de voir les choses. La violence d’abord morale puis physique de M a
démarré face à des paroles. Ces paroles représentent un danger pour M, il se sent blessé, voire, angoissé et ne contrôle plus ses émotions et tape, aujourd’hui sur la table et sur les murs… Il pense résoudre
ses peurs de la sorte, alors que seul un suivi lui permettra de s’en sortir. Car cette violence est très souvent le sign d’une fragilité
venue de très loin !
Notre société encore implicitement patriarcale n’est pas étrangère à cette relation dominant/dominée.  

** Chez Lola le couple va vers le dialogue, l’analyse et la recherche d’un mieux-être commun. L’écoute et la communication sont les

premières clés de leur nouveau départ. C’est tellement difficile de
vivre en couple au XXI siècle que le temps et l’énergie qu’ils
décident d’y consacrer vont leur permettre de redémarrer différemment.

 Lola et son mari décidèrent de réaliser un projet qui leur tenait à cœur depuis longtemps : faire le tour de toute la région en vélo l’été suivant. Pour se faire ils devaient trouver de bons vélos, s’entraîner régulièrement et préparer ce voyage avec ses différentes étapes. Leur fils fut enchanté par ce projet auquel ils l’associèrent.

Ils partirent également en week-end, tous les deux.

Lola était, avec son conjoint, dans la spirale des conflits conjugaux, avec du recul et un travail sur elle et sur leur couple, elle a réussi à dépasser cette période de conflits et à sortir de la spirale.

Après cette scène, M revint chez Eva avec des fleurs, demanda pardon, minimisa ses actes, disant qu’il ne s’expliquait pas lui-même cet accès de violence et que cela ne recommencerait pas.

Vous vous doutez, au titre de l’article que ce ne fut pas le cas. Et ce fut après la première gifle qu’Eva reçut que Monsieur m’avait appelée dans un temps de calme pour ce RV de couple afin de lui prouver sa bonne foi. Mais ses propos ne firent que confirmer qu’il était le fruit d’une éducation  genrée  : “un homme ça ne pleure pas, une fille c’est fait pour rester à la maison ” Beaucoup d’angoisses venues de son enfance resurgissaient. Tout le monde peut être énervé par une situation, tout le monde peut avoir des envies « d’en donner une » mais la plupart est capable de se retenir. M n’avait plus cette retenue, en proie à sa jalousie, à ses émotions il perdait le contrôle et n’ayant pas de mots, menaçait et … frappait.

Eva savait que cette relation était nocive et dangereuse. En même temps, elle l’aimait. « Elle l’avait dans la peau » et ne gardait que les bons moments et puis ils avaient chacun leur appartement : cela la rassurait.

Elle était dans le cercle des violences conjugales !

Un jour qu’ils étaient dans la voiture d’Eva (sa petite fille à l’arrière), M fureta innocemment dans le téléphone d’Eva. N’ayant rien à cacher elle y consentit. Il tomba sur le message d’un collègue qui lui proposait de boire un café à la pause. La tension monta directement dans l’habitacle de la voiture. Sans comprendre d’où cela venait il jeta le téléphone par la fenêtre se mit à crier, Eva se gara, estomaquée par sa réaction « mais ça va pas de jeter mon téléphone ! » , il se tourna vers elle et lui donna un coup de poing sur la tête près de la tempe : sa petite fille cria « maman !» pleura… Eva  réussit néanmoins à lui crier de sortir en détachant sa ceinture, ce qu’il fit en assénant des insultes, et en donnant des coups de pieds à tout va …

C’était la sixième fois qu’il la frappait.

 Mais c’était la première fois devant sa fille.

Elle redémarra, bien qu’étourdie, tranquillisa sa fille en lui disant que c’était interdit de taper, que ceux qui faisaient ça, allait en prison. Ses larmes roulaient, sa tête cognait : « Alors il faut aller à la police maman », « oui oui je vais y aller ne t’en fais pas. »  Les enfants sont victimes directement de ces violences !

Quand elle revint me voir : elle m’avoua qu’elle n’avait pas eu le courage d’y aller. “C’est comme une drogue ; il est mauvais pour moi, mais je ne peux m’empêcher de l’excuser et de le voir !”

Bien qu’elle ait la carte secours (3919) depuis notre premier RV elle n’eut jamais ni la force, ni l’envie de faire un des numéros locaux d’aide ou le numéro national (de toute façon son téléphone était en réparation), et puis elle avait peur, car elle avait le pressentiment que si elle “le dénonçait”, il se passerait quelque chose de pire.

*Effectivement c’est dans les moments de changements, que le
comportement d’une personne violente peut basculer vers…
l’indicible, voire l’irréparable.
Il y a souvent un déclencheur qui entraîne la violence incontrôlée, comme le message d’un collègue !

La sagesse populaire le dit : « c’est le premier pas qui coûte ».

 Alors on fit ce pas ensemble !  3919

        Et ce fut ce pas (main tenue), qui mena Eva vers la sortie du tunnel….

Ne confondons pas les conflits conjugaux (comme ceux que vivent
Lola et son mari) avec la violence conjugale (ce qu’ Eva a connu avec son ex- petit ami) !

Mais SURTOUT : Ne nommons pas « conflit conjugal » ou « dispute » ce qui est de « la violence conjugale ».
 
Un doute pour quelqu’un, une question ?
  Témoin, Victime ?
3919 !
114 par sms
c’est gratuit, anonyme et ça peut sauver une vie !

Sylvie Etiève   le 25 novembre 2019/réactualisé le 25 novembre 2022

25 novembre : Journée internationale pour l’élimination de la violence
à l’égard des femmes

Les prénoms sont des prénoms d’emprunt.

Quel honneur, en décembre 2019 que de recevoir à la petite maison au cèdre: Valérie Durand, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes (ddcspp de l’Indre).Un temps d’échanges convivial mais surtout riche, et très instructif.
3919 rentre dans les mœurs, mais si vous deviez trouver un hébergement d’urgence à une femme (ou un homme) victime de violences conjugales :
quel numéro composeriez-vous ?
Le 115 est le numéro à faire dans cette situation !

Merci Madame Durand pour votre engagement passionné dans cette lutte !

Valérie Durand travaille maintenant au niveau régional.

=> Depuis cet automne 2022 Madame Laurence COLIN qui la remplace dans l’Indre à la ddcspp .

=> Autre information sur Châteauroux, une nouvelle association propose des groupes de parole gratuits pour les personnes victimes d’emprise et de maltraitance: DirEensemble : 0749046566

Dessins: Pierre-Loïs animation

Déconnexion digitale

Naturellement, par moment on souhaite se déconnecter un peu ! Effectivement dans notre société tout est –comme écrivait Michel Serre  dans ” petite Poucette “- à portée de pouce! Même si la connexion nous est très utile, parfois, une pause est nécessaire car le flux nous entraîne presque malgré nous .

Tiens, moi-même, pour commencer à écrire cet article, la connexion m’a, à la fois, servie et desservie.

Servi car une de mes filles assez « accro » à son smartphone m’a partagé un article fort intéressant que je vous recommande de lire ici, tout à l’heure.

Son partage m’a lui-même inspiré dans cette rédaction (Merci ma fille).

Desservi car en allumant mon ordinateur je suis passée lire les mails (qui étaient d’ailleurs notifiés sur mon smartphone) , et en lisant les mails j’ai cliqué sur un lien likedln qui m’informait que Godefroy me remerciait de l’ajouter à son réseau, et donc, en passant par Linkedln pour confirmer mon intention à Godefroy (qui est très sympa dans la vie d’ailleurs ), je suis tombée sur cette vidéo de « time for the planet » que je vous conseille aussi d’aller regarder (mais pas maintenant, sinon, vous allez perdre le fil, ce qui arrive très vite, j’en suis la preuve).

Le fil « le coup de fil » ? l’autre jour lors d’un atelier-conférence, une dame, quinquagénaire, nous dit : « mes enfants m’ont appris à ne pas forcément répondre au téléphone quand il sonne », et de poursuivre, «maintenant même quand ils m’appellent (leur nom s’affiche sur l’écran) je les laisse enregistrer leur message, j’écoute, je réfléchis et je rappelle quand je le décide ».

L’usage même du téléphone : répondre directement à une personne est modifié. Pollué par les appels publicitaires intempestifs, on apprend à se méfier du téléphone et de ses interlocuteurs et l’on transfère cette pratique à d’autres!

Pourtant le téléphone sert, avant tout, à appeler, à téléphoner « Dire, communiquer quelque chose, faire part de ou que (à quelqu’un), par le téléphone »  nous dit le petit Larousse (copié/collé en ligne évidemment ! car plus léger, à portée de clic et plus rapide que celui de la bibliothèque).

En revanche on ne dit pas que le smartphone sert à smartphoner : pour faire autre chose que téléphoner. Sa définition est « Téléphone intelligent. (Recommandation officielle : ordiphone.) »

 Donc assez intelligent pour : nous réveiller, nous servir d’agenda, nous orienter, nous donner les définitions et l’orthographe d’un mot, la référence d’une citation… nous appâter sur les réseaux sociaux, nous hypnotiser par le flux de vidéos et nous faire consommer, acheter en quelques clics… assez évolué pour nous parler voire pour nous enregistrer (à notre insu) !

Alors si l’on veut être un peu moins accro (pour des raisons de santé et de savoir-vivre), voici quelques conseils :

Essayons d’utiliser le téléphone pour communiquer avec une personne qui est éloignée -sans négliger les personnes qui sont à côté- : les messages vocaux et écrits, les vidéo-messages sont des liens entre les personnes et l’on sait que le lien est ce qui structure une vie.

Essayons  de mettre en sourdine les notifications et de contrôler le temps passé sur son portable (il existe même des applications) -il faut une minute au cerveau qui entend une notification, pour “s’en remettre” !

Essayons  de ne pas sortir notre téléphone sans utilité quand on est en famille, entre amis, en cours au travail !

Essayons de ne choisir que les applications réellement utiles (vaste débat)

Utilisons un réveil pour nous réveiller, une montre pour avoir l’heure. Les personnes qui dorment avec leur téléphone ont souvent ce prétexte 😉

Utilisons notre appareil photo si nous en avons un, mais ne culpabilisons pas non plus de faire des photos avec un smartphone !

Pensons lampe de poche, lampe solaire !

Dépoussiérons nos livres de recettes et nos dictionnaires!

Envoyons une carte postale (plus chaleureuse qu’un mail), sortons un jeu de société (pour changer du jeu vidéo) !

Allons acheter plus concrètement de temps en temps, et pas toujours en un clic !

Faisons des pauses sans téléphone, voire des pièces sans téléphone ni ordinateur ! Plein d’idées, comme celle de mettre un panier à téléphones à l’entrée de la maison, à retrouver dans ce guide !

Soyons vigilants avec les plus jeunes !

Ecrivons à la main : à ce sujet vous pouvez lire les 7 aptitudes importants que vous cultivez en écrivant à la main (il est vrai que j’écris mes articles sur ordinateur mais je note dans des petits cahiers les séances de thérapies que je propose.)

Prenons conscience que l’on a un petit côté « curieux-voyeur » quand on va sur les réseaux : (j’ai appris dans cet article que stalker signifiait « surveiller, épier la vie des autres sur internet ! » En même temps, si le terme anglais est nouveau dans notre jargon, c’est un peu ce qui se passait quand les femmes se retrouvaient au lavoir: l’usage personnel de la machine à laver a heureusement grandement changé la vie des familles, alors on cherche d’autres sources d’échanges de petits cancans : c’est humain ! La question de fond est: qu’est-ce qu’une bonne relation humaine?

Le téléphone, le portable, internet ont révolutionné notre quotidien et c’est une grande chance ! Avec la crise sanitaire on a vu à quel point il nous a permis de rester en lien avec les autres, même si ce lien était imparfait, il nous a plus ou moins aidé à traverser cette période inédite. La fracture numérique a été un réel problème pour ceux qui n’avaient pas de bonnes connexions. Néanmoins pour que la révolution numérique reste une révolution positive, on se doit d’exercer notre libre arbitre et il faut garder la maîtrise de ces outils car c’est à nous de contrôler leur utilisation et non à eux de contrôler notre temps notre vie comme celle de Monsieur Selfie

Ré-apprenons à lever les yeux vers le monde qui nous entoure, mais ne culpabilisons pas non plus de nos façons de faire, tant qu’elles sont conscientisées !

Soyons juste “actrice et acteur” de notre vie !

******************************************************

PS mars 2022: une formidable action se déroule chaque année à Châteauroux et dans les environs: “les écrans à la diète” . Avec Corinne Bordin, nous avons animé une soirée dans le village de Céré-Coing avec des familles souhaitant participer à cette prévention du numérique. Merci à la municipalité et à la ville de Châteauroux pour leur confiance.

Un proverbe africain dit: “il faut tout un village pour élever un enfant”, à Coing ils l’ont compris.

Maintenant : Pensez à fermer les yeux quelques instants et à regarder par la fenêtre pour les reposer : les écrans nous les fatiguent !

Merci pour votre lecture. Bonne balade.

Sylvie ETIEVE (début 2020 et 2022)

Paroles de l’Avent/avant entendues à la petite maison au cèdre.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 1er décembre 2022″🌟

“Le temps des fêtes est aussi un moment pour resserrer les liens avec les enfants, les écouter, accueillir leurs émotions et les rassurer en leur rappelant l’amour inconditionnel qu’on leur porte, malgré les “accrocs” de notre propre vie.”

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 2 décembre 2022″🌟

“Le temps de l’Avent peut-être aussi un moment d’empathie : essayer de ressentir ce qu’un adolescent peut vivre quand il est en incapacité d’aller vers l’Autre et de s’accepter Lui-même. Entendre l’Autre est le premier pas pour essayer de le comprendre, tout en lui portant de l’affection. ”

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre
🌟 3 décembre 2022″ 🌟

Et si, dans cette période de l’Avent, nous prenions le temps de relire des extraits de notre propre vie ? La crainte des répétions des événements peut être légitime dans certains cas. Et ce n’est pas une fatalité : la prise de conscience d’une telle crainte est toujours le premier pas vers le changement.

🌞 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌞 4 décembre 2022 🌞



🌞 Étymologiquement « Avent » vient du latin ‘adventus’, qui signifie « arrivée ». Pour les Chrétiens c’est l’attente de l’Avènement : c’est-à-dire la naissance de Jésus. Parler de « mort » dans un calendrier de l’Avent n’est donc pas des plus optimistes (me souffle une de mes filles 😉). Mais si cette personne est venue en parler avec moi, c’est qu’elle n’y arrivait pas avec ses proches. Alors dans cette période tournée vers l’avenir : osons écouter les plus anciens, osons leur demander ce dont ils aimeraient vraiment parler.🌞

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre 🌟
🌞 5 décembre 2022 🌞


🌞 Vivre en couple est un véritable challenge. Le quotidien ronge un peu la relation ! Prendre le temps de se parler tranquillement demande de l’énergie, de l’humilité et du courage, Mais cela peut permettre de se rappeler ce qui nous plait chez l’Autre. Et si l’on prenait quelques instants dans ce mois de décembre, pour redire à l’Autre ce qui nous plait chez lui ? » 🌞


🎄🎄 Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre 🎄🎄
🎄🎄 6 décembre 2022 🎄🎄

« Pour certains enfants, la vie s’alterne entre plusieurs résidences, entre plusieurs adultes : parents, co-parents. Pas toujours simple pour eux de trouver leurs repères.
🎄🎄 Noël est en vue. Et, si le temps des fêtes, chaque papa, chaque maman, offrait un des cadeaux les plus précieux qui existent : « son temps. » ? Un vrai temps de qualité !

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 7 décembre 2022″🌟

Il n’y a parfois pas de mots qui soulagent.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 8 décembre 2022″🌟

 Derrière chaque mot, des représentations mentales se forment. Un même mot peut résonner différemment pour deux personnes ! Certains empruntent parfois des mots bien au-delà de leur signification pour exprimer, leur désarroi !Les mots peuvent être destructeurs ou consolateurs : tentons pendant ce temps allant vers les fêtes de privilégier les mots consolateurs ou constructeurs ! »

💥” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
9 décembre 2022″ 💥


⚡️ L’authenticité manque dans nos rapports humains. On est parfois trop direct, blessant, d’autres fois trop dans la retenue, l’effacement ou trop hypocrite. On fait semblant, derrière une apparence trompeuse. On affecte des sentiments que l’on ne ressent pas forcément. Aujourd’hui, 9 décembre, l’on peut se dire: et si j’étais juste authentique, respectueux de l’autre et de moi-même: on aurait déjà fait un bon pas dans l’humanité. “⚡️ ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 10 décembre 2022” 🌟

L’émotion, elle ne prévient pas, elle arrive sans crier gare. Le sentiment est plus l’interprétation d’une situation, il peut s’installer. Derrière une émotion, il y a toujours un besoin à combler, la tristesse appelle le réconfort et la consolation. Nous pouvons ces jours-ci écouter, accueillir nos émotions et redéfinir nos sentiments simplement pour nous sentir mieux, en satisfaisant le besoin qui est derrière.


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 11 décembre 2022” 🌟

Même si l’on sait que les enfants s’adaptent à toute situation, ce qui est dit là est réciproquement vrai, les enfants n’ont plus tout à fait leurs parents à plein temps lorsqu’ils sont en résidence alternée. Et les départs sont parfois difficiles. Malgré les divergences, les rancunes peut-être que cette période pourrait être celle des échanges en douceur, d’un partage plus intensif même à distance, d’une communication plus fluide.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 12 décembre 2022″🌟

En recopiant cette phrase notée dans mon cahier – qui se finissait par : “pourtant je reste.” , une chanson de Maxime Le Forestier me vient en tête : “la rouille”: https://www.youtube.com/watch?v=Ak5WiFt7d8c. Cette chanson servira de réflexion du jour : Dérouillons ce qui peut être dérouillé dans ce mois de décembre.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 8 décembre 2022″🌟

Quand ce jeune garçon me parlait de ces violences de cour de récréation, il me demandait une chose en plus : “surtout tu n’en parles pas à mes parents sinon ça va être pire.” Il était tétanisé par la peur, se sentait seul, mal surveillé ou juste plus faible qu’un petit groupe terrorisant. En libérant sa parole, les choses se sont arrangées. Nous sommes à quelques jours des vacances, Noël est aussi un temps de paix: alors redisons aux enfants dans cette période que la violence a souvent un effet boomerang, et rappelons leur, que faute de s’apprécier ils se doivent le respect. ” La non-violence est l’arme des forts” disait Gandhi.

🌕


  🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 14 décembre 2022” 🌟

La frontière entre « avoir son jardin secret » et « la confiance que l’autre m’accorde » est parfois perméable. La vie d’un couple est souvent oscillante. Les relations connexes peuvent se déconnecter. Si c’est rare, cela se restaure, si c’est récurrent cela interroge. Et si l’on s’interrogeait à une dizaine de jours du début des fêtes sur l’authenticité de notre relation ?

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 15 décembre 2022” 🌟

Cette douce dame d’un âge certain, n’est pas privée de relations avec sa famille. Mais c’est elle qui prend toujours le train pour aller la voir. 1 an, 2, 3…10,15 ans sans prendre le temps de s’immiscer dans l’intime quotidien de son propre parent… alors que l’on sait que la moindre visite revitalise. Quelle blessure affective ! Aller, engageons-nous à aller boire un café avec un parent (au sens large) pas vu depuis longtemps, et ce avant 2023 : possible ?


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 16 décembre 2022” 🌟

Libération émotionnelle, libération sentimentale, libération matérielle ou pourquoi pas professionnelle, il se peut que des liens qui nous lient à une ou des personnes (voire des situations) soient nocifs. Le détecter et relever le défi de s’en libérer demande un courage exceptionnel, mais mérite d’être essayé. Et si dans cette période l’on faisait un “scan” de nos liens d’attachement afin de les estimer: riches, constructifs, neutres, dérangeants ou nocifs.

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 17 décembre 2022″🌟


On pourrait trivialement résumer en disant
« bah y a du boulot ! »

Cela me renvoie à une autre phrase d’un ado que je pourrai pas faire figurer dans une case (j’ai dû faire des choix) qui est « Je n’aime pas notre société : trop superficielle ! trop dans le jugement… ».

Qui me surprend/me dérange dans mon entourage ? Comment accepter l’autre tel qu’il est, sans jugement ? Comment faire en sorte que les uns les autres l’on se tolère dans ce que nous pouvons avoir de différent : une réflexion possible à mener dans cette dernière ligne droite de l’Avent !

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 18 décembre 2022″🌟

Cette phrase aurait pu être doublée d’une autre entendue « on se parle mal » ! Je dis souvent en thérapie de couple : si vous marchez sur les pieds de quelqu’un dans la rue, vous allez vous confondre en excuses, si vous marchez sur les pieds de votre conjoint, vous pouvez (dans certains cas) lui dire « mais que fais-tu dans mes pattes ?!! » Comment faire pour prendre soin, dire ses sentiments à ceux qui sont proches de nous. Peut-être en faisant comme si on ne les connaissait pas beaucoup ? Noël est le temps des cadeaux, un « je t’aime » un « pardon » un “regard attentionné et enveloppant” sont parfois de bien jolis cadeaux : lequel oserez-vous ?



☎️ ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 18 décembre 2022” ☎️

Depuis la révolution numérique il y a une trentaine d’années, nos vies ont été bouleversées. Comme toutes les nouveautés il y a des avantages et des inconvénients. Le plus contradictoire est que nos téléphones nous permettent de rester en contact avec les personnes que l’on aime et le monde en général, mais en présence des enfants (et pas que) ils nous empêchent d’être dans une relation vraie « les écrans font écran » ! Pourquoi ne pas laisser ces petites merveilles technologiques au profit de nos petites merveilles relationnelles pendant la journée ?

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 20 décembre 2022″🌟

Ce parent venu en thérapie pour sa fille d’environ 7 ans, se disait épuisé par les bêtises, les caprices, le manque d’écoute, les exigences de celle-ci. Pas facile d’être enfant !?Pas facile d’être parent, non plus ! à la fois pas d’école de parent, et injonction de la société à tout faire parfaitement. Non aucun parent n’est idéal ! Aucun enfant non plus ! Encore une fois, il faut être capable de mettre son amour-propre en sourdine pour accepter que l’on ne s’en sort pas toujours bien avec son enfant, ou entendre que son enfant ne va pas bien, et accepter de se faire aider. Dans la féérie de Noël qui approche à grands pas, les enfants ont une grande place qui leur est donnée, mais les parents (grands-parents…) l’ont tout autant. Soyons vigilants à ce que chacun ait sa place, sa place adaptée tout en se disant que le temps des fêtes est un temps EXTRA-ordinaire.

” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 21 décembre 2022”

J’ai extrait quelques phrases de joie et d’enthousiasme pour les derniers jours de mon calendrier de l’Avent. Sortir, bouger, changer d’air, faire des activités en famille apporte à l’enfant équilibre et ressourcement, et aux adultes également. Et si en ce jour de solstice d’hiver, on prenait un temps pour renouer avec le grand air, la nature (que ce soit la campagne, la forêt, la mer ou la montagne), cela ne pourra que nous enthousiasmer comme cet enfant.

🐦 Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 21 décembre 2022 🐦

A l’heure où l’on est en permanente communication les uns avec les autres, parfois au milieu de beaucoup de monde : travail, courses, activités, ville… certaines personnes aspirent vraiment à être seule, dans un calme relatif. Avec l’âge certains ont cette aspiration encore plus marquée. D’autres vont prendre des temps de méditation, de silence ou des balades en solitaire pour vivre dans un bon équilibre. La période de l’Avent avance, et, oui un moment en connexion avec soi-même serait le bienvenu pour se poser la question suivante : ” qu’est-ce qui compte vraiment dans ma vie ?”



🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 23 décembre 2022” 🌟

Si vous vous souvenez de la parole du 7 décembre, dite par cette petite fille privée de câlins de sa maman trop précocement « partie au ciel », cette jolie et avant-dernière phrase de l’Avent résonne encore plus fort.

Etre capable de savourer l’instant présent. Arrêter un peu le temps pour un moment de bonheur simple, surtout que, comme le reprenait Hubert Reeves (à l’astronome Carl Sagan) nous-mêmes « ne sommes que des poussières d’étoiles ». Notre vie sur terre est aussi brève et éphémère que le passage d’une étoile filante. Alors oui, prenons le temps de regarder les étoiles dans cette nuit d’hiver, avec ceux qu’on aime, qu’ils soient à portée de main, à portée de cœur ou quelque part dans ces étoiles qui brillent, vous le savez, toujours longtemps après qu’elles se soient éteintes.

Et pour conclure, la tête dans les étoiles, pensons au poète, Guillaume Apollinaire, qui écrivait (par temps de guerre) : « C’est Noël : il est grand temps de rallumer les étoiles. »
  🌟


🎄 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
24 décembre 2022″ 🎄

Cette dernière phrase de l’Avent pourrait inspirer un véritable sujet de philosophie ! « Aspirer à être en paix ! »

Si l’on enferme une blessure, il est difficile d’être en paix. A chaque fois que cette blessure est touchée, l’on peut psychologiquement éprouver une réaction de souffrance. Souffrance tournée vers soi ou parfois dirigée vers l’Autre. Dans ma fonction de thérapeute familiale, je pense aux séparations de couples conflictuelles. Au moment des fêtes de fin d’année, ces conflits s’exacerbent parfois douloureusement, avec au centre de ces tensions, des petits moussaillons d’un naufrage qu’ils n’avaient pas demandé et qui eux aussi n’aspirent qu’à vivre paisiblement malgré la rupture conjugale : et c’est possible !  Oui c’est envisageable si les adultes font front, et mettent leurs intérêts personnels de côté, s’ils apaisent leur rancœur et se redisent régulièrement que dans l’éducation seul l’intérêt de l’enfant compte. “Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.”, cette phrase de Nelson Mandela pourrait inspirer bien des parents séparés qui n’arrivent pas à instaurer une relation pacifiée.

Avec cet exemple tiré de ma pratique, nous pouvons donner une des pistes pour être en paix avec soi-même : être capable de retrouver le « vrai moi » le « moi profond » en guérissant le « moi blessé » qui fait que j’ai des réactions douloureuses ou blessantes.

 Alors en cette veille de Noël, cherchons la paix en nous pour pouvoir la diffuser autour de nous, c’est certainement un message de Noël classique, mais il est tellement fondamental que d’en faire un vœu me semble essentiel pour conclure ce calendrier de l’Avent.

Sapin prêt pour Noël.

Bon Noël à chacun.

Conception sapin: Brigitte MOREAU
Merci Brigitte


Que vous ayez le sourire devant vos élèves

Chers anciens collègues

La rentrée se profile, et depuis 6 ans que je me suis reconvertie, c’est un moment où j’ai une petite pensée pour les élèves en général et pour vous en particulier.

Je voulais vous souhaiter une belle rentrée des classes 2022, où que vous soyez.

Les conditions ne sont pas faciles depuis quelques temps : covid, conflit en Europe, migrants à accueillir, éco-anxiété, inflation, invasion insidieuse des écrans et ses conséquences sur le cerveau, stress des adultes mais aussi des enfants de plus en plus marqué, temporalité qui nous échappe, adaptabilité permanente, … bref les sujets de s’inquiéter sont vastes…

Malgré tout cela, au travers des témoignages des enfants que je reçois en thérapie à « la petite maison au cèdre », l’enseignant reste souvent une personne structurante dans leur cadre de vie, et, pour les parents, parfois eux-mêmes un peu perdus, c’est régulièrement un(e) alliée éducatif(ve).

Une petite fille de 6 ans me disait : « à l’école, ce qui me plait c’est quand je fais mon travail et que la maîtresse passe derrière moi pour me dire que c’est bien. Car comme je rêve souvent, quand elle passe me dire que ‘je ne suis pas un papillon’, je regarde plus ma feuille et pas en l’air. » Vous le savez, les encouragements sont le moteur de la réussite.

Alors voilà, en ces jours de rentrée, je vous souhaite, malgré un contexte ombrageux, de rester ces catalyseurs du nectar qu’est le savoir pour tous les papillons venant butiner près de vous !

                           Bonne rentrée des classes 2022

                                                                                        Sylvie ETIEVE

Voilà, je voulais profiter de ce message pour vous redire tout ce que je peux vous proposer en tant que thérapeute conseils :

  • Des cafés des parents sur différents thèmes possibles, en lien avec la parentalité. (financé en charge par la coopérative scolaire par exemple)
  • Un atelier conférence sur le bien-être au travail en tant que « prof »
  • Des sorties « bien être en forêt » -il me semble que c’est un thème conducteur cette année. Il est même possible d’agir communément avec les CFPF (Centre National de la Propriété Forestière).
  • Des ateliers gestion du stress et des émotions, confiance en soi (pour les enfants le mercredi matin) à « la petite maison au cèdre » (Châteauroux) ou dans des institutions.
  • Des interventions type « cellule d’écoute »
  • Des articles sur mon site internet, mais aussi des interventions régulières sur France Bleu qui me fait confiance.
  • Une page FB avec mon actualité et une messagerie personnalisée.
  • Et bien sûr des thérapies, personnelles ou familiales (prises en charges par certaines mutuelles) : d’ailleurs un grand merci aux collègues qui me recommandent.
  • Des cafés des parents sur différents thèmes possibles, en lien avec la parentalité. (financé en charge par la coopérative scolaire par exemple)
  • Un atelier conférence sur le bien-être au travail en tant que « prof »
  • Des sorties « bien être en forêt » -il me semble que c’est un thème conducteur cette année. Il est même possible d’agir communément avec les CFPF (Centre National de la Propriété Forestière).
  • Des ateliers gestion du stress et des émotions, confiance en soi (pour les enfants le mercredi matin) à « la petite maison au cèdre » (Châteauroux) ou dans des institutions.
  • Des interventions type « cellule d’écoute »
  • Des articles sur mon site internet, mais aussi des interventions régulières sur France Bleu qui me fait confiance.
  • Une page FB avec mon actualité et une messagerie personnalisée.
  • Et bien sûr des thérapies, personnelles ou familiales (prises en charges par certaines mutuelles) : d’ailleurs un grand merci aux collègues qui me recommandent.

BELLE RENTREE

Sylvie ETIEVE

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