ENTREPRENDRE


Depuis 3 ans j’ai quitté l’éducation nationale pour m’installer en tant que thérapeute familiale : petit bilan !

Il y a trois ans, lorsque, à 50 ans, je décidais de changer de métier, je savais que je prenais un risque. Un risque mesuré, certes, mais néanmoins ce changement de cap m’entraînait sur des rivages méconnus.

De fonctionnaire à auto-entrepreneuse : il y avait un pas.

Fini le rythme régulier, récurent, chronologique. Fini d’être une parmi d’autres ayant le même statut. Fini les horaires, les calendriers, les emplois du temps, les vacances généreuses, les réunions, les bilans, les évaluations-connectées, les récrés, la sonnerie, les corrections, les préparations, les re-corrections. Finis les collègues, les élèves, les parents, les étudiants, les supérieurs « hiérarchiques » et les notations propres au système… Fini de fonctionner !

Ce qui m’attendait : des prises de décision, des formations, des stages, un accompagnement, d’interminables discussions à partir d’un foisonnement d’idées, des calculs de budget, des demandes d’emprunt, des études de marchés et de zone de chalandise, la création d’un site internet, et la visibilité sur les réseaux sociaux, l’installation, des achats, des travaux pour le cabinet (plus d’un an de travail acharné), de la communication, de la publicité, des préparations de séances, …. Une multitude d’éléments à penser, d’actions à mener, de réflexions à asseoir, hors cadre, hors rythme, hors supervision et notation : “si tu fais c’est fait, si tu ne fais pas, personne ne viendra te remplacer pour le faire à ta place !”

“Tu obtiens le fruit de ton travail.”

Le travail de l’ombre est sans doute le plus compliqué à sonder pour ceux de l’extérieur. Des heures à concevoir des projets, des interventions, des remises à niveau, des écritures , de la com’, de l’entretien, des bilans de RV, des comptes… mais c’est ce travail qui crédibilise ta fonction.

Et puis il y a le travail thérapeutique lui-même, les séances personnelles, en couple, familiale, et les ateliers de groupe (sylvothérapie, groupe de paroles, ateliers conférences) et leur retour : essentiel ce retour : mon travail est évalué par mes patients. Le bouche à oreille régule/remplit mon agenda et mon répertoire téléphonique ; le référencement sur internet et le réseau qui m’entoure consolident ma zone de chalandise. Je ne fais que des thérapies brèves (même si des personnes viennent me voir régulièrement de loin en loin) ou des interventions de courtes durées, je dois donc sans cesse renouveler mes patients, mon auditoire ou mes interventions ; et pour que cela soit, le travail que je fournis doit être rigoureux et satisfaisant.

Depuis mon installation j’ai rencontré des dizaines et des dizaines de personnes, je ne peux pas dire que mon agenda soit plein à craquer mais j’ai régulièrement des rendez-vous, des interventions diverses (émission de radio, TV locale,, ateliers-conférences, balade bien-être en forêt…). Et lorsque je n’en ai pas, le travail administratif et rédactionnel m’emploie largement (plus de 60 articles). Je le fais le plus souvent de chez moi, et j’arrive facilement à cloisonner entre le travail pour ma petite entreprise et les besoins pour la maisonnée.

Sur le terrain la variété des rencontres que je fais est insondable, chaque fois que j’ouvre la porte de « la petite maison au cèdre » et que je souhaite la bienvenue aux personnes qui y rentrent un lien se tisse, lien qui s’avérera plus ou moins solide suivant les affinités, les attentes, les besoins et ma capacité à y répondre, mais le lien se crée. Et aujourd’hui rien que cette démarche d’aller vers l’autre ou de recevoir l’autre (même dans une relation thérapeutique) est la base de mon activité, car sans relation humaine le développement personnel est incomplet. Aujourd’hui ces relations se virtualisent un peu, c’est mieux que rien, mais en ligne, ce sont des relations inachevées.

Devenir entrepreneur (quelle que soit la taille de son entreprise) est donc une formidable aventure humaine avant tout.*

Bien sûr c’est aussi un certain nombre de doutes de questionnements, d’impatiences, d’appréhension, d’inquiétudes aussi, mais cela ne représente pas à mes yeux le plus important. Je suis de nature optimiste.

Entreprendre c’est avoir un rêve que l’on essaie de réaliser : si on y arrive c’est un bout de bonheur, si l’on ne réussit pas ce sont des regrets en moins.

L’autre soir j’organisai un apéritif avec un groupe d’entrepreneurs (tous corps de métiers) auquel j’appartiens, le réseau est une clé de la réussite. Nous étions dans le jardin de « la petite maison au cèdre », et, une des membres de notre groupe nous racontait avec humour qu’elle avait eu envie, il y a quelques années, de créer sa petite entreprise de vente de frites et de soupe dans un camion (sup ’truck), le banquier y croyait mais quelques freins extérieurs l’ont empêchée d’entreprendre ce projet, elle le regrettait un peu aujourd’hui … Je me redisais parallèlement que pour entreprendre il faut être très soutenu, ce que j’ai largement été depuis le départ et que ce n’est pas le cas de tout le monde.

3 ans !

Voilà, ce mois de juillet (2020) je souffle ma troisième bougie de la création de ma microentreprise, (“déjà 3 ans, me disait une ancienne collègue non ??” et bien si) et toujours aussi enthousiaste, entourée, enrichie, encouragée … entreprenante, et, bien que j’aimais mon ancienne fonction, le “nouveau” métier que j’exerce pleinement a une saveur que je ne retrouvais plus dans un système trop préconçu
(même s’il me rapporte encore financièrement moins, mais mon C.A. croît, et dans le fond quelle richesse compte vraiment ?)

Pour conclure: si vous avez une idée même modeste (et pas seulement professionnelle) depuis longtemps en tête : tentez-là ! Nous ne passons qu’une fois en ce monde regorgeant de richesses et de surprises bonnes ou moins bonnes ! Nous avons tous un potentiel et des possibilités allant au-delà de ce que nous pouvons imaginer ! Un échec n’est il pas préférable à un regret ?

Nous jouons les « premiers rôles » de nos vies ! Alors “action” !

Entre « prendre ou laisser » :

 Prenez !

Entreprenez !

Sylvie Etiève

Juillet 2020

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*Je vous conseille le livre d’Alexandre Mars: “Ose : tout le monde peut devenir entrepreneur” (Flammarion)

Il écrit “Mets-toi devant une glace et pose-toi la question: qu’est-ce que je sais que je ne sais pas faire?” (à vous de jouer)

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