A comme : Amour Accueillir Adaptation
D comme : Don Désir Douceur
O comme : Ouverture Origines
P comme : Parents Partage Philosophie Persévérance
T comme : Tendresse Terre-d’accueil Tourments Ténacité
E comme : Espérance Espoir Energie Expérience Épreuves Extra-ordinaire
R comme : Responsabilité Renouveau Renaissance Rigueur Rêve
Vouloir écrire un article sur l’adoption lorsque sa propre vie est empreinte de cette histoire entraîne parfois sur des chemins de l’écriture inattendus. Je m’étais engagée à écrire cet article pour décembre et il s’avère que, lorsque j’ai entrepris l’écriture, ce n’est pas un article que j’ai rédigé mais notre histoire de famille, des heures durant ! Je l’ai offerte à mes proches et suis prête à l’offrir à ceux qui la souhaiteront*.
Adopter un enfant a aujourd’hui plusieurs sens. Si d’un point de vue juridique c’est donner son nom (une filiation) et une famille à un enfant ou adolescent qui n’en a plus du fait d’avoir été abandonné, aujourd’hui avec tous les profils de familles que l’on voit : adopter dépasse largement le plan juridique.
Un de mes patients, m’expliquait que dans sa future recomposition familiale, il allait devoir s’adapter aux enfants de sa future compagne qui, eux, allaient donc devoir l’adopter : oui ! S’adapter s’adopter à une lettre prés et d’un point de vue étymologique cela se rapproche. Car si en général ce sont les adultes qui enclenchent une adoption : tous les protagonistes doivent mutuellement s’adopter pour que l’alchimie se fasse dans la famille ! Surtout que l’adoption peut être plénière ou simple.
Au-delà des mots clés de l’acrostiche ci-dessus (pour lesquels j’ai eu de l’aide de mes enfants) un maître mot est le mot Confiance. Sans elle le cheminement ne peut pas se faire : trop d’étapes à franchir, trop de temps à patienter, parfois trop de doutes !
Entre le moment où l’on décide d’ouvrir son foyer à un enfant et le moment où l’on passe devant le juge pour basculer en adoption plénière : des jours, des nuits, des semaines des mois voire des années s’écoulent…
Décider de la grossesse d’un enfant, même si ce n’est pas toujours facile pour certaines, dépend à 100% de soi ! Adopter un enfant passe par des rendez-vous avec des organismes assermentés qui « dépossèdent » un tant soit peu de cette décision. Rencontrer assistante sociale, psychologues, médecins, organismes administratifs, associations demande une endurance parfois difficile à tenir : certains sont déboutés et n’obtiennent pas leur agrément, d’autres abandonnent, mais la plupart des couples poursuivent…
Si l’on franchit tous ces obstacles : l’arrivée chez soi d’un enfant– comme lors d’une naissance- est un cadeau de la vie d’une valeur inestimable, la joie qui en découle submerge.
Comme tous les enfants ils donneront du « fil à retordre à leurs parents » mais aussi des moments de plénitude familiale. Ce n’est pas parce que l’on est un enfant adopté que l’on exempte sa famille des tracas et des questionnements ni qu’on lui en ajoute davantage. Chaque vie a son histoire qui se tisse avec la vie de ses proches : parfois en harmonie, parfois il y a des accrocs : c’est ainsi !
Et, comme des enfants nés du sang, ces enfants viennent aussi du cœur de leurs parents. Même s’ils ont une autre histoire génétique, des origines différentes qu’il ne faut pas ignorer, il semble bon de ne pas cristalliser sur celles-ci pour avancer en toute confiance sur le chemin de la vie.
Pour aller plus loin :
Pour tout savoir sur les procédures d’adoption :
http://www.adoption.gouv.fr/Qui-peut-adopter.html
Pour connaitre les statistiques de l’adoption en France (2016) :
http://www.agence-adoption.fr/wp-content/uploads/2013/12/stats_2016-site_cle0d1371-1.pdf
*Ma nouvelle se nomme « Dinh Danh Diem » elle pourra vous être envoyée (par mail) d’ici un mois : tout droit réservé.
DEUX MÈRES POUR UNE VIE (poème anonyme)
Il était une fois deux femmes
qui ne s’étaient jamais rencontrées,
l’une dont tu ne te souviens pas,
l’autre que tu appelles “maman”.
Deux vies différentes
dans l’accomplissement d’une seule, la tienne,
l’une fut ta bonne étoile,
l’autre ton soleil.
La première te donna la vie,
la seconde t’apprit comment la vivre.
La première créa en toi le besoin d’amour,
la seconde fut là pour le combler.
L’une te donna tes racines,
l’autre t’offrit son nom.
La première transmis ses dons,
la seconde te proposa son but.
L’une fit naître en toi l’émotion,
l’autre calma tes angoisses.
L’une reçut ton premier sourire,
l’autre sécha tes larmes.
L’une t’offrit en adoption,
c’est tout ce qu’elle pouvait faire pour toi.
L’autre pria pour avoir un enfant,
et Dieu la mena vers toi.
Et maintenant quand en pleurant
tu me poses l’éternelle question,
héritage naturel ou éducation,
de qui suis-je le fruit ?
Ni de l’un ni de l’autre, mon enfant,
tout simplement de deux formes différentes
de l’AMOUR.
Vous avez tout dit. Mes parents auraient “adopté” votre article et échanger avec vous. Merci pour tout
Votre commentaire est très touchant : merci de cette confiance accordée à tous : vos parents et moi-même ! Belle continuation de vie.
C’est beau….. Et lorsqu’on aperçoit vos enfants, nul doute sur l’Union de la fraternité. Pour votre pot de départ, ils étaient motivés tous les un autant que les autres, sans la différence physique, rien n’y paraît. Au delà des parents, ils ont réussis à d’adopter entre frères et sœurs, et pourtant, on ne peut pas choisir sa famille! C’est une belle leçon de vie. Une démarche familiale salutaire aussi. Bravo :))
Merci Anne de ce beau retour en miroir ! Belle fin d’année à vous et votre belle petite famille aussi ! Il me semble que la Saint-Sylvestre va parer ses habits de fête 😉
La confiance transparaît, transpire même au travers de cet article. Pour qu’il y ait confiance, il faut a minima deux personnes pour se la donner, se l’offrir, se la transmettre.
Pour évoquer l’adoption, j’aime bien me référer à Jean-Vital de Mauléon, pour qui, dans ABANDON il y a DON : au-delà de la nécessaire confiance, il faut également le don. Donner et recevoir, le don de soi, donner sans compter.
J’espère que nos enfants liront plus tard ces échanges, si interrogations il y a.