Des “petits maux” à écouter

Les maux du corps sont les mots de l’âme,
Ainsi on ne doit pas chercher à guérir le corps
 Sans chercher à guérir l’âme !
                         Platon

Grâce à la fédération départementale Familles Rurales de l’Indre, mes services sont proposés autour d’une animation collective sur la thématiques “des maux et des mots.”

Le 6 octobre 2023 c’était l’association Familles Rurales de Tournon St Martin qui me faisait l’honneur de m’accueillir, dans leur ancien cinéma !

à Tournon Saint Martin

Et ce vendredi 13 octobre à 14 h ce sera l’association d’Argenton sur Creuse qui me recevra. Merci à Madame Pijol pour son dynamisme dans l’organisation.

Auparavant, d’autres associations m’ont accueillie mais ce fut l’association Familles Rurales de Lourdoueix St Michel, en 2020, qui fut la première à me convier pour cette initiative: et je lui en suis très reconnaissante.” La présidente s’était dit qu’à la campagne aussi une séance sur le bien-être serait la bienvenue, cela changerait un peu d’une séance sur la cuisine par exemple.

Madame Martinez, la présidente de l’association de ce village donc,avait mis “les bouchées doubles” pour rassembler quelques personnes : bouche à oreilles, internet, affiches, journal, radio locale… et son investissement et celui de son équipe paya. Une bonne vingtaine de personnes sont venues assister à cette rencontre un peu atypique.

Pendant 1h30 j’ai guidé ce sympathique groupe parfois en alternant des actions communes (histoire de créer du lien et de réfléchir en s’amusant) en redonnant quelques informations , et enfin en proposant des temps d’introspection.

Cette intervention se passe en plusieurs parties :

Un temps de présentation réciproque et actif.

Une partie sur les mots de la langue française et ce que veulent dire les maux de notre corps : si ce n’est pas un “soucis mécanique” que veut nous dire notre corps quand on a mal au dos par exemple ?

On évoque aussi le mal du siècle: le fameux stress et comment réagir face à lui.

atelier conférence à Lourdoueix St Michel

Puis une partie plus interactive sur comment s’y prendre pour écouter tous ces maux: quelques conseils/rappels pour une bonne hygiène de vie.

Et avant un temps d’échange la séance se termine sur un petit temps d’introspection et un conte thérapeutique évidemment (comme dans beaucoup de mes interventions).

A Lourdouiex St Michel, l’association offrait une collation saine et originale autour d’une boisson chaude ou de l’eau et quelques fruits secs: une autre façon de faire passer un petit message sur le bien-être! Les participants ont pris le temps de boire tout en bavardant avec les uns et les autres: double signe que le message “prendre du temps pour soi” était passé et “signe de succès” sur la réussite de ce moment : chacun était bien là. D’ailleurs ce sont les paroles que j’ai eu le plus en retour: “ça fait du bien de se poser d’écouter et de réfléchir à notre propre façon de vivre.’

  • Une autre séance est également en projet le 13 octobre à Argenton sur Creuse.

Pour plus de renseignements concernant cette intervention contacter: Mailys à la fédération départementale Familles Rurales 36: 02 54 08 71 71      fd.indre@famillesrurales.org

TEMOIGNAGES
Sarina Martinez9 janvier, 09:39

Merci à Mme Etiève psychothérapeute familiale pour cette présentation simple sur les techniques et astuces qui peuvent améliorer notre bien être.
20 personnes sont venues échanger pour mettre en pratique le “bien dans ma tête, bien dans mon corps”

Interrompre volontairement une grossesse

J’ai rencontré plusieurs jeunes femmes en thérapie ayant vécu une IVG, je vous propose au travers un cas précis d’aborder cette question intime, délicate et marquante.

Temps de lecture environ 7’

« Aucune femme ne recourt de gaieté de cœur à l’avortement. Il suffit d’écouter les femmes. C’est toujours un drame et cela restera toujours un drame. »

Simone Veil devant l’Assemblée nationale 26 novembre 1974

« Si on continue à parler de ça, je vais me mettre à pleurer ! »

Jade[1] replie ses jambes sous son menton, et pleure.

« Je n’étais vraiment pas prête à me retrouver enceinte. J’étais avec mon copain depuis plusieurs mois, c’est vrai, mais pour moi, à l’âge que j’ai ce n’était pas le moment que ça m’arrive. Pas de stabilité professionnelle, et mon copain je savais bien que ce ne serait pas mon futur mari, enfin … pas le bon timing du tout !

J’ai un cycle complétement irrégulier, on se protégeait mais sans doute un mauvais calcul, un accident de capotes … Et il s’était engagé à faire une vasectomie comme il ne veut pas d’enfant…

J’ai été malade pendant 15 jours, je vomissais, je ne pouvais rien avaler mais comme j’ai plein de problèmes d’intestins, je ne me suis pas méfiée…

Puis j’ai réalisé que mon cycle avait un peu plus de retard que les décalages habituels, alors j’ai eu un doute, j’ai hésité à aller au planning familial[2] que je ne connais pas, alors j’ai pris rapidement rendez-vous chez mon médecin, et je me suis surtout précipitée pour acheter un test de grossesse car j’avais de moins en moins de doutes, j’avais une vraie trouille, oui une vraie trouille …

Et bing, ça m’est tombé dessus ! 

Je ne pouvais pas le garder ! »

Jade a vécu ce que d’autres jeunes femmes vivent : se retrouver enceinte d’un enfant non désiré, au cœur d’une relation suivie et des rapports sexuels consentis. C’est effectivement sur elle que l’annonce tombe, elle ne l’a pas conçu seule évidemment, d’ailleurs dans sa tête ce n’était pas « concevable » d’avoir un enfant à ce moment, néanmoins il est conçu, et c’est bien elle qui en porte la charge, le stress, la peur, et ce qui va suivre … si elle s’était doutée, elle aurait sans doute penser à la contraception d’urgence et pris « la pilule du lendemain »[3] entre les douze heures et 3 jours qui auraient suivis le rapport, mais elle a oublié, ils ont oublié…

L’âge moyen est de 27,5 ans en France lorsqu’une femme décide de mettre fin volontairement à une grossesse, et ce sont plutôt des femmes avant 20 ans (les mineures ont les mêmes droits, avec un accompagnement supplémentaire) et après 35 ans (grossesses tardives ou trop proches d’une naissance) qui le font. Jade a 24 ans, et a environ à 6/7 semaines d’aménorrhée. Elle est donc dans les délais : depuis le 2 mars 2022, en France, l’avortement peut être pratiqué jusqu’à la fin de la 14e semaine de grossesse – soit 16 semaines après le 1er jour des dernières règles[4].

Jade reprend :

« Oui, je ne me suis pas posée la question longtemps, il fallait que j’avorte. On l’avait fait à deux, malgré nous, mais c’est moi qui allait subir les conséquences de notre inconscience.

Dans la maison de santé de mon médecin, il y a une sage-femme avec laquelle j’ai eu un premier rendez-vous assez rapidement. J’ai demandé à mon copain de venir avec moi. Il est venu.

Elle m’a expliqué comment se passait une IVG, Elle m’a aussi dit que ce serait pris en charge par la sécu. C’est une chance, je le reconnais, nos grands-mères n’avaient pas tout ça … puis elle m’a donné un deuxième rendez-vous : c’est obligatoire.

J’ai ressenti comme une sorte de culpabilité sur le fait de ne pas avoir pris de moyen de contraception … je n’avais pas trop besoin qu’on me la renvoie cette culpabilité, je culpabilisais bien assez comme ça … mais on était deux, et je me sentais un peu plus visée que lui dans les propos entendus… en même temps … lui ne risquait pas de tomber enceint !

J’ai trouvé ce rendez-vous et l’attente avant le suivant assez violents en fait. La vie se développait en moi depuis quelques semaines. J’étais perdue. Partagée entre le mystère de la présence d’un potentiel futur petit Etre humain dans mon corps, et l’impossibilité de me projeter dans cette responsabilité sans borne, et encore moins mon copain, qui de toutes façons ne s’imaginait même pas devenir père un de ces jours… »

Jade a raison elle est plus et mieux informée que sa grand-mère ne l’était sur le sujet de la procréation, et grâce au combat de nombreuses femmes, elle vit « un drame » certes, mais de façon médicalisée, entourée, surveillée. Heureusement que l’avortement est dépénalisé depuis la loi Veil de 1975. Difficile de penser que nos mères ou grand-mères, comme « Louise » chanté par Gérard Berliner[5], étaient encore sous « la coupe » du code « Napoléon » de 1810 qui le définissait comme un crime, jugé en cour d’assise, puni d’une peine de réclusion, et obligeant ceux qui les pratiquaient (« les faiseuses d’anges ») aux travaux forcés…

 Les traces de la culpabilité ne prendraient-elles pas leurs racines dans cet inconscient historique et collectif ? Difficile de concevoir au XXI siècle que certains pays, certains états, l’interdisent encore ou de nouveau ! Que la liberté de disposer de son corps soit liée au bon vouloir de législateurs, surprend ! Aucun homme ne peut ressentir le poids d’une grossesse non désirée. Et pourtant, contrairement à la femme, l’homme est fécond tous les jours du mois, ce qui pourrait le contraindre à la responsabilisation permanente.

Mais cela n’enlève néanmoins rien à l’émotion envahissante que ressent Jade dans ce parcours médicalisé bien qu’à domicile, et surtout à toutes les questions qui s’entrechoquent dans son esprit, Anne Sylvestre l’a tellement bien écrit dans sa chanson « non tu n’as pas de nom » :

« A supposer que tu vives
Tu n’es rien sans ta captive
Mais as-tu plus d’importance
Plus de poids qu’une semence
Oh ce n’est pas une fête
C’est plutôt une défaite
Mais c’est la mienne et j’estime
Qu’il y a bien deux victimes

Non non tu n’as pas de nom
Non tu n’as pas d’existence
Tu n’es que ce qu’on en pense » [6]

Vouloir un enfant ça se désire, ça se projette, ça se rêve, ça s’anticipe, ça se prépare. L’expression « tomber enceinte » a quelque chose de brutal mais est réaliste quand l’enfant n’est pas prévu, comme pour Jade. Une femme sur trois a recours à l’IVG dans sa vie : elle peut-être médicamenteuse ou chirurgicale : dans un cas la femme prend les médicaments et restent chez elles dans l’autre elle se rend à l’hôpital. – Par ailleurs il existe l’IMG (Interruption médicale de grossesse)  pour des femmes qui pour des raisons médicales doivent y avoir  recours [7] ce qui est une toute autre situation.

Jade conclut :

« Oui j’ai trouvé assez violent de faire ces rendez-vous, de me sentir coupable, plus que mon copain, la contraception c’est un choix de couple. Lors du deuxième rendez-vous on a de nouveau parlé regardé mes analyses (sang/urine), on m’a de nouveau expliqué les contractions et les pertes de sang importantes qui m’attendaient. J’ai signé un document justifiant mon choix pour avorter.

La sage-femme m’a prescrit deux médicaments, un que j’ai pris en sa présence qui interrompt la grossesse, puis l’autre à prendre deux jours plus tard pour expulser le fœtus et les membranes. J’ai fait le choix de le vivre chez moi, j’aurai pu choisir l’IVG instrumental à l’hôpital mais j’ai préféré comme ça – je vivais chez ma mère, elle n’était pas loin au cas où- l’avortement a donc eu lieu à la maison, j’ai mis 5 ou 6 jours à éjecter l’œuf, j’ai senti un truc qui chutait en moi- alors que j’étais à table, j’ai couru aux toilettes, j’avais mal au ventre et j’ai perdu beaucoup de sang c’est vrai … c’est dur de raconter ce moment-là, c’est tellement intime …  mais tout s’est déroulé sans plus de complications (pas de fièvre, pas d’hémorragie)  et l’échographie que j’ai faite quelques jours après a confirmé que tout rentrait dans l’ordre.

Ce qui est dur aussi après coup, c’est qu’avec mon copain on parlait de « ce » qui grandissait en moi de façon dérisoire, on lui donnait un prénom que l’on trouvait ridicule, une façon de dédramatiser peut-être. Mais aujourd’hui ça me choque, d’ailleurs d’autres trucs clochaient entre nous, depuis, on s’est séparé, j’ai juste besoin de me réapproprier personnellement cette histoire.

– Sans me dire le prénom utilisé, était-il masculin ? féminin ?

-Masculin

-Tu ne connaissais pas le sexe de cet enfant, qu’est-ce qui t’empêche, si cela peut t’aider, de ne pas lui donner de nom, vu qu’il ne sera pas reconnu, ou de lui en choisir un mixte ou féminin pour te l’approprier dans ton histoire de vie ?

-Ah oui ! je vais y réfléchir … »

Quelques jours plus tard je recevais ce message :

« Sylvie, suite à notre conversation, j’ai trouvé un prénom dont je suis fière. Merci pour ton écoute ! »

Merci pour votre lecture.

Sylvie – Août 2023

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Merci à cette jeune femme de m’avoir confié son histoire et de m’avoir autorisé à en utiliser la substance pour partager avec d’autres cette thématique singulière, parfois polémique. N’hésitez pas à partager votre point de vue ou expérience.


[1] Jade est un prénom d’emprunt

[2] Le Planning familial : LE NUMÉRO VERT NATIONAL « Sexualités, contraception, IVG » 0800 08 11 11 Numéro vert unique, confidentiel, anonyme et gratuit.

Ivg-contraception-sexualites.org

[3] La pilule du lendemain n’est pas un contraceptif et ne doit pas être utilisée fréquemment car elle perturbe le cycle, et le moral. Elle peut être délivrée (gratuitement dans certains cas) en pharmacie –comme les préservatifs-

[4] https://www.gouvernement.fr/

[5] Gérard BERLINER « Louise » chanson de Frank Thomas

[6] Non tu n’as pas de nom Anne Sylvestre : https://www.youtube.com/watch?v=-FYynGrjtgY

[7] Voir mon article :  https://sylvie-therapeute.fr/2023/06/23/lorsque-lenfant-ne-parait/

Illustrations : des références de livres abordant la question de l’avortement.

Le galet de l’Amour

C’est l’histoire d’un jeune garçon.

Et c’est l’histoire de sa maman aussi. Une maman comme toutes les mamans, avec ses joies, ses peines, ses réussites, ses échecs, ses problèmes, ses projets, ses doutes, et ses espoirs.

Comme beaucoup de parents, elle fait au mieux pour élever ses enfants.

L’Amour, souvent une question d’équilibre

De sa première union un garçon est né, mais le couple s’est désuni, séparé. Et comme beaucoup d’enfants leur garçon a vécu les affres de la séparation de ses parents. Il était très jeune, il ne se souvient pas de tout, mais il dit qu’aujourd’hui ses parents, même s’ils ne sont plus amoureux, ils se parlent et ils se voient pour parler de sa vie, de l’école de ses activités des vacances, de la garde alternée, de l’inconfort du changement hebdomadaire, même il s’y est habitué.

Néanmoins, une chose le rend triste.

 Depuis que ses parents se sont séparés, sa maman a rencontré un nouvel amoureux, ils ont eu un autre enfant ensemble, son papa aussi. Lui, il jongle avec ses deux familles, ses deux univers, ses deux rythmes et règles de vie.

Ce n’est pas cette « vie deux en une » qui le rend triste, c’est autre chose.

Mais il n’arrive pas à le dire.

Alors on donne du temps.

Et puis, la maman vient un jour en séance avec lui, et son papa aussi, fait assez rare, et oh combien salvateur pour les enfants pourtant. Il m’avait prévenue : ses parents ne s’entendent pas mal, et ne souhaitent que son bonheur. Des parents dont l’intelligence de cœur est notable.

Tous les quatre, on parle, on évoque la séparation, elle laisse toujours des traces. On passe à la loupe le quotidien, tout n’est pas parfait, chez qui l’est-ce ? mais, comme sur la banquette où il se trouve entre les deux, il est entouré d’adultes bienveillants de chaque côté de cette double lignée.

Aimer , c’est savoir prendre des risques.

Et il redit en présence de ses parents, qu’une chose le rend triste.

Ses larmes coulent.

Sa maman baisse la tête.

Son papa les encourage, prend son fils plus près de lui.

Je reste doucement en retrait, et pourtant je sais que la parole libère, mais je n’ai pas idée de ce qui va être dit. On peut tout imaginer.

La maman, regarde son fils, dans les bras de son papa et me dit faiblement :

– Je n’arrive pas à dire « je t’aime » à mon fils.

Le papa semble soulagé qu’elle ait annoncé elle-même ce blocage, car il sait que pour son fils cette absence de mots tendres le perturbe énormément. Surtout qu’il est témoin des mots et des signes d’affection dont profite son petit frère … C’est ce qu’il m’explique après quand on est en tête à tête. Son rêve c’est que sa maman lui dise ces mots-là au moins une fois.

« L’amour est un cadeau que nous ne savons pas toujours recevoir ou donner. » nous dit Jacques Salomé, et ce n’est pas réservé qu’aux couples.

Ce n’est pas qu’elle ne l’aime pas, loin de là, seulement, pour différentes raisons elle n’y parvient pas.

Alors, quand je la revois, elle, je lui conseille tout simplement de lui écrire ; et là une idée lui vient.

Un galet voyageur !

Elle me parle d’une association qui « fait voyager des galets ». Le principe : quelqu’un décore un galet et le dépose quelque part. et si un promeneur le voit, soit il le garde, soit il le fait voyager plus loin. Elle décide cela :

-Avant de lui dire avec ma voix, pour m’aider, oui, je vais lui écrire sur un joli galet que je décorerai. Comme mon fils voyage entre deux maisons, il pourra faire voyager son galet tout en le gardant avec lui.

Galet de l’Amour: dont le prénom de l’enfant occupait le haut.

Ce qu’elle fit.

Ce qui le rendit pleinement heureux, ému et radieux.

Et elle eut la gentillesse de me le partager, et qui me donna -avec leur accord- envie de vous le raconter, car il se peut que cela arrive à d’autres.

Je suis sûre que ce galet de l’amour va beaucoup voyager entre ses deux maisons, et qu’il sera la pierre angulaire de cette relation renouée.

Sylvie ( juillet 2023)

merci pour votre lecture

« Aimer, c’est savoir dire je t’aime sans parler » Victor Hugo
  • Merci pour le gentil accord pour cette rédaction.
  • Crédit photo, la maman.
  • Cairns (équilibre de galets) PLDE

Lorsque l’enfant ne paraît pas


« Lorsque l’enfant ne parait pas »*

Je dédicace cet article à toutes ces mamans qui ont perdu leur enfant avant même de le connaitre; et aux papas et tout l’entourage bien évidemment. 

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Alors que je réglais une consommation dans un restaurant à la campagne, la serveuse à qui je disais qu’ils avaient eu beaucoup de monde me dit : « et encore, je n’aurai pas dû être là pour les aider. Ma mère est décédée hier donc ils auraient pu se passer de moi ! » Ennuyée et compatissante je louais donc son courage et sa conscience professionnelle. « Oui, mais je relativise, vous savez elle était malade depuis longtemps, pour moi le pire que j’ai vécu c’est quand ma fille est décédée. » La confidence inopinée de cette femme que je ne connaissais pas quelques minutes avant me troubla : est-ce que je porte sur moi le fait que je sois à l’écoute des gens ! ? En tout cas, il était difficile de rester insensible à cette douleur réactivée par le nouveau deuil qu’elle vivait. Alors, comme vous l’auriez fait, je pris quelques instants pour la laisser dire ce qu’elle ressentait tout simplement parce que je voyais que cela lui faisait du bien. En quelques mots elle me laissa comprendre qu’elle avait deux garçons et qu’elle avait perdu cette petite fille à huit mois de grossesse : et que c’était difficile de s’en remettre.

La façon dont elle avait parlé de sa fille, au tout début, m’avait laissé imaginer deux circonstances possibles de son décès : accident, maladie ; mais en aucun cas, je n’avais pensé à une mort in utero ! Je me trouvais un peu décontenancée vis-à-vis de mon a priori ! J’échangeais donc quelques paroles de soutien et de compassion.

N’étant pas en séance thérapeutique, je me permis de lui dire que je comprenais très profondément ce qu’elle ressentait dans la mesure où, j’avais vécu le même drame lorsque j’étais jeune maman. Je lui redis que c’était effectivement l’une des pires situations pour une femme que de porter un bébé mort ou qui ne pourra pas vivre !

« La femme est faite pour donner la vie, pas la mort ! » m’avait humainement dit la psychologue qui m’avait accompagnée à l’époque : c’est tellement vrai !

« Donner » la mort alors que c’est la vie que l’on souhaite, est, on ne peut plus  incompréhensible et tragique.

Avoir mis tant d’espoir dans un « enfant à venir », et que cet espoir soit fauché par : un virus, une incapacité cardiaque ou respiratoire, une malformation, un accident de naissance … est carrément insoutenable.

Souvenez-vous du bouleversant chagrin intériorisé de Marcelle (Anémone) et de Pelo (Richard Bohringer), dans ce (livre et) film truculent de 1987 de Jean-Loup Hubert :« le grand chemin » : tout est enfermé, fui, triste, figé, altéré, noyé dans l’alcool jusqu’au jour où le petit Louis débarque dans leur vie pour l’été …

Alors oui, sidérés, on se replie un peu malgré la bienveillance maladroite, mais généreuse des uns ou des autres qui essaient de (se) rassurer en disant « il vaut mieux que ce soit ainsi s’il (elle) ne pouvait pas vivre ou vivre avec un handicap »… et vous qui avez envie de crier : « non non il aurait mieux valu que ce soit autrement : un bébé en bonne santé, un bébé viable, un bébé vivant ! », mais vous répondez aimablement : « oui tu as sans doute raison ! »

En même temps, ce futur petit être n’est qu’un « bébé idéal » et c’est parce qu’il ne passera pas par le monde des vivants qu’il gardera tout cet idéal !  Et faire le deuil de « l’enfant idéal » quand on enfante d’un bébé en pleine santé ce n’est déjà pas très facile, mais, faire le deuil d’un «enfant idéal mort-né » est largement supplanté par le deuil de l’enfant lui-même avec tout ce que cela comporte : choix indicible, accouchement ,mort ,traumatisme, obligation administrative, suite d’accouchement (avec un peu de (mal)chance vous entendez les nourrissons qui pleurent à côté de votre chambre) ou encore plus perfide vous ne coupez pas à une montée de lait…, incompréhension, injustice, tristesse, découragement, prise de décision quant au corps de ce petit nourrisson sans vie, no-baby-but big-blues ! Sans parler, si besoin, du commerce funéraire certainement nécessaire mais parfois un peu exagéré… et du traumatisme d’un éventuel petit cercueil blanc.

C’est douloureux !

Cela rend insomniaque !

C’est tétanisant !

C’est presque culpabilisant !

Oh que ce vide est douloureux !

C’est douloureux pour la mère, pour le père et pour tous ! Et s’il y a un frère ou une sœur alors il faut particulièrement faire attention à eux, la culpabilité pouvant s’entremêler à la tristesse !

Et puis …

Et puis, on laisse ce petit être aller à sa mort : c’est dur, mais c’est nécessaire et salutaire.

Cette douloureuse tragédie va devoir « être » acceptée et au-delà de l’expérience à surmonter il faudra être dans l’acceptation de soi *: c’est-à-dire accepter l’injustice qui est faite : une des plus grandes blessures de la vie ; en vivre le déni, la colère, la tristesse, la peur : toutes ces émotions qui en découlent et qui doivent s’extérioriser pour ne pas être refoulées !

Il n’y a pas de coupables il n’y a que de la souffrance !

En général, après l’hiver revient, tout doucement le printemps, après la colère, la paix s’immisce dans le cœur, après les larmes, les sourires renaissent timidement, et, la vie est très souvent plus forte que la mort donc on la laisse reprendre place même si l’on ne respire plus tout à fait comme avant.

On donne à cet enfant perdu une place dans la lignée familiale sans l’exagérer sans la renier : un peu à l’image de ce qui est noté  dans le livret de famille : un prénom (L’inscription du (ou des) prénom(s) et du nom n’a pas d’effet juridique. Elle ne crée pas de lien de filiation.) une page à moitié remplie seulement dans la partie obscure “décès” !).

On lui attribue  un “lieu de mémoire” quel qu’il soit : au travers un petit objet symbolique, ou dans un cimetière, dans un espace naturel, on peut planter un arbre, une fleur*, une étoile dans le ciel, une bougie, un ballon lâché, parfois une place dans son  cœur suffit ! Il n’y a pas de bonnes ou de mauvaises manières de garder le souvenir d’un être cher. La date de cette naissance ne sera pas une date facile à passer, on le sait d’avance. Les années s’accumuleront, mais les souvenirs eux non, puisqu’il ne vivra pas cet enfant : ce sera “rien” dans du “vide”.

Absence ne rime pas avec oubli.

Et avec les jours meilleurs et la consolation , la résignation, l’acceptation, l’envie de renouer avec le mystère d’une nouvelle naissance peut réapparaitre, ou pas. L’accepter et laisser éclore cette décision (quelle qu’elle soit) est signe du printemps de la guérison. On peut guérir même si l’on garde une cicatrice, c’est normal. Ce qui ne l’est pas c’est de garder la plaie ouverte et de la cacher sans la soigner. Dès que l’on vous frôlera vous souffrirez davantage que si vous prenez le temps de panser (penser) la plaie !

Un livre qui m’avait aidée.

Oui, face à la disparition trop précoce d’un petit être tout le monde est bouleversé, et c’est difficile d’en parler : c’est tellement personnel, considéré comme intime voire « tabou ».

Mais pour assimiler inacceptable, il ne faut pas minimiser la tragédie, en parler est nécessaire et il faut du temps, beaucoup de temps, et dans notre société de l’immédiateté c’est encore plus compliqué pour les jeunes parents endeuillés.

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J’ai conseillé ce livre à une de mes proches qui vient de vivre ce terrible drame de la vie de parent. Elle ne savait pas que j’avais (nous avions) vécu la même chose et m’a fait un  beau compliment en me disant « tu parais tellement heureuse que je ne pensais pas que tu avais vécu ceci ! »

La plaie est cicatrisée lui ai-je dit : et si j’en parle c’est pour encourager les autres à en parler, car en tant que thérapeute on encourage chacun à mettre des mots sur les maux !

Car oui cela donne de la place au retour du bien-être voire du bonheur !

Pour aller plus loin:

Beaucoup de groupes d’échanges en ligne existent.

Quelques associations pouvant aider les parents concernés :

AGAPA :
www.agapa.fr
Accueil, écoute, accompagnement de personnes touchées par une  grossesse interrompue ou la perte d’un enfant à la naissance. NAITRE et VIVRE :
www.naitre-et-vivre.org
Accompagnement des parents en deuil d’un tout petit. Information et prévention de la mort inattendue du nourrisson.

SPAMA :
www.spama.asso.fr
Soins palliatifs et accompagnement en maternité :  « il ne s’agit pas d’attendre la mort, mais d’accompagner la vie, aussi courte soit-elle. »

*https://unefleurunevie.org/#home

Une fleur une vie est un événement public et artistique destiné aux personnes touchées par la perte d’un tout-petit pendant la grossesse ou autour de la naissance.

Au-delà du deuil périnatal :

https://www.sosbebe.org/   Un espace pour :écouter, informer, aider

Ecoute confidentielle, anonyme et gratuite   contact@sosbebe.org

 01-42-47-08-67

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  • Je vous recommande «  les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même » de Lise Bourbeau (Pocket).
  • Il existe beaucoup d’autres livres, associations, sites, … qui peuvent aider : n’hésitez pas à les citer.

             *  POÈME LORSQUE L’ENFANT PARAÎT

               (extrait du poème de Victor Hugo)

Lorsque l’enfant paraît, le cercle de famille 
Applaudit à grands cris ; son doux regard qui brille 
Fait briller tous les yeux, 
Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, 
Se dérident soudain à voir l’enfant paraître, 
Innocent et joyeux. 

Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre 
Fasse autour d’un grand feu vacillant dans la chambre 
Les chaises se toucher, 
Quand l’enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. 
On rit, on se récrie, on l’appelle, et sa mère 
Tremble à le voir marcher. 

Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, 
De patrie et de Dieu, des poètes, de l’âme 
Qui s’élève en priant ; 
L’enfant paraît, adieu le ciel et la patrie 
Et les poètes saints ! la grave causerie 
S’arrête en souriant.

> d’où le choix de mon titre: “lorsque l’enfant ne paraît pas ” !

La mortinatalité : les statistiques

Avec 9,2 naissances d’enfant sans vie pour 1000 naissances, la France détient le taux de mortinatalité le plus élevé d’Europe, indique le rapport européen sur la santé périnatale EURO-PERISTAT de 2013 . (chiffre peut-être à revoir bientôt)

Le taux de mortinatalité (enfants nés sans vie par mort fœtale spontanée ou interruption médicale de grossesse IMG) est de 8,5 pour 1 000 naissances totales en 2019. Il est en légère baisse après quatre années très stables.

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Pour aller plus près :

Plus personnellement, je vous partage mon témoignage, je l’ai rédigé dans le livre sur la fin de vie de mon père “PyLu du Boutru.” (* paru en 2020). Cela s’est passé en 1993, c’est si loin et si ancré en soi à la fois ! 

“… Il y a quelques 27 années*, le mois d’août avait aussi une triste résonnance.
Enceinte de 8 mois, je m’étais aperçue que les mouvements du deuxième
enfant que nous attendions s’étaient modifiés.
Ce fut tendue, intuitivement convaincue que quelque chose n’allait pas, que nous nous
rendîmes à l’échographie où je lâchai avant que ne s’allume l’affreux écran : « j’ai
l’impression que le bébé ne bouge plus. » Gel visqueux sur le vendre rebondi, sonde
faisant des aller-retours, tensions, observations, silences, soupirs, regard
compatissant et couperet du médecin : « effectivement son petit cœur ne bat plus ! »
Impensable.
Long silence sidérant.
Contre toute attente, je pense au baptême prévu dans la famille, je suis la marraine,
je ne peux pas être absente dimanche prochain. Ma terrible soif de vie, me fait
demander « comment cela va-t-il se passer ? »
– Eh bien, nous dit le gynécologue, vous allez vivre une interruption médicale de
grossesse. L’on va déclencher l’accouchement par la prise de médicaments. Vous les
prendrez quand vous le déciderez, et, votre enfant « naîtra », par voies basses.
– Ce sera donc un accouchement « normal » ?
– Oui enfin presque, on devra faire un curetage pour être sûr que tout est bien,
sous anesthésie générale.
– Et après ?
– Il vous faudra réfléchir si vous préférez le garder pour l’enterrer par exemple ou
si vous voulez qu’une autopsie soit faite pour comprendre ce qui s’est passé. Si
vous choisissez l’autopsie, elle se fera à Tours et votre enfant sera incinéré là-bas.
Cruel dilemme (qui heureusement n’est plus à faire aujourd’hui, on peut récupérer le
petit corps de cet espoir éteint après une autopsie).
Je dis que je vais, que l’on va, réfléchir à tout cela.
Il nous faut un long temps de latence avant de rentrer, l’on va marcher un peu. Comme
c’est étrange, comme ça fait mal.
Sans mon mari solide et toujours à l’écoute, je ne sais pas comment j’aurai vécu cela.
En allant l’annoncer avec douceur, à mes parents qui gardaient notre fille, je
m’aperçois que je minimise ma propre souffrance. Je me rends compte comme ils sont
forts, et, comme ils nous soutiennent.
Puis-je attendre de vivre la fête de famille dans cet état ?
La nuit qui passera me donnera bien vite la réponse.
Avoir en soi un petit Etre sans vie est une expérience indicible.
Je me souviendrai toujours des paroles de la psychologue rencontrée après
l’accouchement : « une future mère est faite pour porter la vie, pas la mort. »
En même temps, accepter de donner la vie c’est aussi accepter que cette vie se
conclura par la mort ! Mais pas si tôt pas dans ce corps, pas dans mon corps. Ce n’est
pas l’ordre des choses. C’est insoutenable.
Le baptême fut repoussé, la naissance eut lieu la nuit de la St Barthélémy : un
massacre dans l’histoire de France, un massacre dans mon for intérieur.
J’avais donc pris, assez vite, le fameux médicament. Les contractions s’étaient
déclenchées en début de nuit, ma belle-mère, aidante, était à la maison pour garder
notre petite. C’était réconfortant. Nous partîmes pour la clinique dans la salle
d’accouchement que je connaissais. Mon mari était au top, on lui demanda de sortir
au moment de l’expulsion et l’on m’endormit à ce même instant, pour le fameux
curetage, et sans doute une forme de protection psychologique !
Je me souviens de mon état vaseux en roulant dans la chambre, ma protection était
mal mise, le sang coulait, et, je me rappelle avoir dit au gynéco, que j’appréciais bien,
qu’il ne savait pas ce que c’était que de porter une protection de travers vu que c’était
un homme, que de vivre ce que je venais de vivre… il ne pouvait rien comprendre de
ce que l’on ressentait nous les femmes …
Et je refis surface, et m’excusai de ces paroles déplacées (mais révélatrices), non pas
parce qu’elles n’étaient pas vraies, mais parce qu’il m’avait accompagné en douceur
dans ce douloureux passage.
C’était une petite fille d’à peine 1,5 kilo. Avions-nous choisi son prénom ? oui, nous
avions choisi, la veille, un prénom mixte, ne cherchant pas à connaître le sexe de nos
enfants ; la déclaration serait à faire le lendemain « enfant née présentement sans
vie » serait alors écrit dans notre livret de famille. Et l’on nous demanda si nous
voulions la voir avant qu’elle ne soit transportée à Tours pour l’autopsie …
Je reverrai toujours le départ de cette ambulance emportant ce petit corps sans vie
pour aller comprendre ce qui s’était passé. J’entendrai toujours les bébés d’à côté
pleurer et se calmer dans les bras de leur Maman. La montée de lait que je fis à ce
moment-là me laissa pétrifiée… La montée de larmes me soulagea, elle !
Nous avions déjà une espiègle petite fille, cela fut notre potion magique, notre
apaisement, notre raison de sourire.
L’on apprit plusieurs semaines plus tard, que ce petit ange avait été frappé au cerveau
par un virus : le parvovirus B19. Virus qui, in utero, ne faisait pas de cadeau !

J’appris, 10 ans plus tard, de façon tout à fait inattendue que ce virus se transmettait de
la mère à l’enfant à cause d’une maladie infantile, bénigne et invisible chez l’adulte
mais terriblement ravageur pour le fœtus… A cette époque, j’enseignais en maternelle,
et il y avait beaucoup de cas de cette maladie infantile peu connue « la 5ème maladie »
porteuse du parvovirus B19 qui m’avait atteint invisiblement, sournoisement !!! Dix ans,
il nous fallut dix ans pour comprendre que la perte de ce bébé était due à la contraction
sans le savoir d’une maladie infantile. ”

Depuis la famille s’est pleinement agrandie: mais ça c’est une autre histoire.

Extrait de “PyLu du Boutru” 

Merci pour votre attention et vos retours.

Sylvie ETIEVE

« Peut-on donner trop d’amour à son enfant ? »

Pour écouter l’émission France Bleu liée à cet article c’est ici

C’est lors d’une sylvothérapie que cette jeune maman d’un enfant de bientôt 5 ans me posa, en aparté, au creux d’un chemin forestier, cette déroutante double question : « Un enfant peut-il être un problème dans le couple ? Et peut-on donner trop d’amour à son enfant ? » Probable que la deuxième question fut l’objet du problème de la première, mais je ne lui ai pas demandé.

Elle m’explique en deux mots que leur enfant est unique, et qu’il est arrivé non sans quelques difficultés, et que de l’avoir aujourd’hui est un pur bonheur.

Conduisant le groupe dans la forêt je lui ai répondu rapidement ces quelques mots : « il n’est pas rare que l’éducation des enfants entrainent quelques distorsions dans un couple … quant à l’autre question a priori je dirai que chaque parent se doit d’offrir un amour inconditionnel à son/ses enfants, et que l’amour en soi est difficilement quantifiable, mais la façon dont on le manifeste doit être saine. »

Et puis la balade tirant à sa fin, nous en sommes restées là.

Le lendemain je me suis dit que si elle se posait cette question, c’est qu’elle avait un doute (qui n’en a pas ?) donc de façon indirecte je me suis dit que j’allais compléter ma réponse car je sais que ce n’est pas la seule maman ou papa qui s’interroge du positionnement affectif vis-à-vis de son enfant.

Chaque parcours de vie est unique, et il est difficile de dire de façon générale si une mère, si un père aime trop son enfant. Oui bien sûr on pourrait dire que l’on n’aime jamais trop, et que l’amour a ce côté merveilleux d’être intarissable : d’ailleurs que l’on ait un ou plusieurs enfants « la dose d’amour » ne se divise pas en fonction du nombre, elle se décuple ! Et il n’y a pas de culpabilité à les aimer différemment, car plusieurs raisons entrainent cela : leur tempérament, leur sexe, leur place dans la fratrie/ la nôtre, leurs expériences, leur santé/ notre propre enfance … en revanche on se doit de tous les aimer profondément de façon singulière, car différemment ne veut pas dire plus ou moins.  S’il n’y a qu’un enfant, effectivement « la charge d’amour », les projections, ou les attentes parentales, vont également être différemment vécues par celui-ci. Tout ça pour dire que le contexte est toujours à prendre en compte.

Une fois posé cela, on peut aussi se rappeler que dans l’Amour, il y a ce que l’on ressent, qui est différent de ce que l’on manifeste et qui diffère encore de ce que l’autre en perçoit. Et réciproquement. Il pourrait donc être intéressant de savoir ce que chacun des membres de cette petite famille ressent et reçoit : l’auto-questionnement est toujours enrichissant !

La notion d’amour parental, maternel ou paternel, est très spécifique, elle enferme, en son sein, une multitude de fondements, d’enracinements que je rappelle :

  • L’affection, par les gestes tendres (câlins, bisous, regards, sourires, rires, intentions, complicité… prohibition de l’inceste il va de soi !) et aussi par les mots sans qu’il ne soit jamais galvaudés. L’expression « je t’aime » est un cadeau, on ne donne pas des cadeaux toutes les deux heures. Ce que l’on a reçu en terme d’affection, étant enfant va aussi avoir une répercussion dans ce que l’on va offrir et comment on va l’offrir, attention de ne pas régler ses propres problèmes.
  • L’attachement sécure/insécure* : tous les parents doivent connaitre cette notion. « Un enfant heureux est un enfant sécurisé » nous enseigne le neuropsychiatre Boris Cyrulnik. Etre un parent aimant c’est un parent qui éduque et qui protège.
  • L’attention : C’est le regarder dans les yeux quand il nous parle, quand on lui parle. Être attentif à son enfant c’est être pleinement avec lui, sans téléphone à la main par exemple, l’écran fait écran dans la relation. Etre attentif c’est aussi être prévenant : rien de dangereux pour les plus petits qui explorent le monde. C’est aussi reconnaitre les progrès qu’il fait !
  • L’autonomie c’est-à-dire de donner l’occasion à son enfant de faire des choix, de faire seul des découvertes, mais aussi de lui laisser la possibilité de solliciter de l’aide si c’est trop compliqué. L’autonomie c’est aussi apprendre à faire face dans les situations difficiles, alors gare aux amours trop fusionnels et la surprotection parentale. L’autonomie c’est se souvenir que l’enfant n’appartient à personne, il est enfant.
  • La liberté, celle-là même qui grandit avec l’âge et qui fait que notre rôle de parent évolue et nous fait passer de « capitaine de navire » à « guide de haute montagne ». L’importance des « jardins secrets », et le respect de l’intimité sont des axes de la liberté également.
  • La responsabilité, en séance thérapeutique je note « 3 groupes de parents » –concernant la vie quotidienne : ceux qui font tout et ne demandent rien à leurs enfants « ça va plus vite » / ceux qui les obligent à faire sans discuter « c’est comme ça et pas autrement » / ceux qui éduquent en « imposant » une coopération mais avec un dialogue autour des tâches à choisir et à effectuer : « il y a cela à faire : que peux-tu faire ? » ! A votre avis qu’est-ce qui est le plus efficace éducativement ? Bien sûr aimer son enfant c’est le laisser choisir et l’inviter à s’engager voire à prendre des initiatives.
  • Les encouragements : un enfant aimé est un enfant qui est encouragé sans être adulé, qui est écouté et qui écoute. On sait aujourd’hui que les encouragements sont plus bénéfiques que les punitions.
  • La confiance, elle est essentielle pour grandir c’est-à-dire offrir à son enfant la capacité à faire dans un cadre donné, à accueillir ce qu’il dit. Le cadre est très important il faut lui dire ce qui est autorisé, négociable, non négociable et interdit : tout un programme ! Et l’on glisse naturellement vers :
  • L’autorité: aimer son enfant c’est aussi faire preuve d’autorité, d’une autorité bienveillante, pas d’une autorité autoritariste qui passe par la violence , c’est même écrit dans la loi « L’autorité parentale s’exerce sans violences physiques ou psychologiques» l’article 371‑1 relatif à l’autorité parentale . L’autorité bienveillante c’est quand les parents ajustent les règles aux besoins de leur enfant (et je dis besoins pas envies). C’est quand les parents savent dire « non », « stop », « pause » sans crier.
  • Le respect : oui l’enfant doit être respecté et respecter ! Le triangle du respect « je te respecte, tu me respectes, je me respecte » est une belle parade à cette crainte de « trop » ou « pas assez » aimer un enfant : est-ce que quand je laisse mon enfant devant un jeu vidéo qui n’est pas de du tout de son âge, alors que je lui ai interdit, je le respecte ? Non, car je mets son équilibre psychologique en danger. Est-ce qu’il me respecte ? Non, car je lui ai interdit, il le sait, mais il désobéit. Et est-ce je me respecte ? Non, car je baisse les bras et je ne suis pas en accord avec mes principes. Donc il faut tout réajuster, et c’est possible 😊
  • Le besoin « d’oxygène » un amour sain est un amour sans chantage et qui n’étouffe pas, c’est un amour qui respire, qui ouvre sur le monde, qui élève vers demain !

De leur côté les parents doivent se donner la possibilité de « souffler » aussi, c’est essentiel (et les grands-parents où les proches, ou la nounou sont heureux de les avoir) !

Des couples viennent en thérapie conjugale et quand je leur demande « à quand remonte un moment que pour vous deux ?? » et que le blanc s’installe… ça en dit long : le couple parental ne doit pas prévaloir sur le couple conjugal. Et demander de l’aide n’est pas un aveu de faiblesse, au contraire !

On pourrait ajouter à ces quelques notions : les apprentissages, le jeu, la joie, la connivence, la culture, le sport, l’art, le jardinage, les chansons, la lecture, les temps calmes, les repas, le sommeil, les soins, les émotions, le bricolage, la nature, l’expression, les surprises, la consolation, la créativité, les fêtes, l’humour …bref tout un arsenal qui permet de manifester juste son amour, vous l’avez compris qui est inquantifiable -ni trop ni pas assez-

Il est bien de se redire que ce qui compte ce n’est pas tant ce que l’on fait pour et surtout avec lui mais la manière dont on le fait. Et il en faut beaucoup de patience, de bon sens, de dialogue, de temps, de soutien, d’espoir, d’ingéniosité, de tolérance, de droit à l’erreur… pour voir grandir son enfant dans l’Amour et lui permettre de s’ouvrir sur le monde, car je cite très souvent ce très connu proverbe juif tant il est vrai : « On ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes. »

 Oui un jour il volera, reviendra au nid bien sûr, puis volera avec d’autres, et l’amour reçu de ses parents lui donnera de solides jolies ailes, soyez-en certains !

Merci pour votre lecture, voire pour vos témoignages.              

  Sylvie (juin 2023)

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Merci aux modèles “photo” 🙂

Pour aller plus loin:

*L’attachement : https://www.youtube.com/watch?v=8rBNuAbnMTc

*Autorisé/ négociable/non négociable/ interdit : https://www.2minutesdebonheur.com/je-pratique-l-autorite-bienveillante/

Photo: PLDE SE (bibliothèque personnelle)

CONFLITS CONJUGAUX ? VIOLENCE CONJUGALE ?

Deux femmes.

Deux histoires.

L’une s’appelle Eva.

                       L’autre s’appelle Lola.

Eva a 28 ans.

                        Lola en a 39.

Elles ne se connaissent pas. Elles sont toutes les deux venues en consultation.

Elles avaient un mal-être dans leur couple respectif.

Eva vient la première fois avec son conjoint. C’est lui qui a pris rendez-vous, d’ailleurs. Au téléphone il me dit qu’il veut que les choses s’arrangent. Lors de cet entretien ils me déroulent leur parcours de jeune couple. Eva a une petite fille (5ans) d’une première union. Ils ne vivent pas encore ensemble, mais l’envisagent. Elle travaille, lui fait des petits boulots çà et là. Il m’explique qu’il aime beaucoup Eva mais qu’il a du mal à la voir toujours faire la fête, toujours à s’amuser avec ses amis. Et qu’à cause de cette petite jalousie, il n’est pas toujours « très cool » avec elle. Eva l’a sommé de prendre une décision car elle souffrait trop de ses attitudes, de toutes leurs disputes, et, c’est pour cela qu’il a appelé.

Lola vient la première fois sans son conjoint. Elle vient car dans son couple ça ne tourne pas très rond. Elle n’a pas dit à son mari (mariés depuis une dizaine d’années) qu’elle venait chez une thérapeute conjugale. Ils ont un petit garçon (8 ans). Ils travaillent tous les deux. Monsieur fait beaucoup d’heures. Elle raconte que dans leur couple il n’y a pas une bonne communication, qu’ils ne sont pas souvent d’accord en ce qui concerne l’éducation de leur garçon. Même s’ils ont des bons moments, il y a souvent des disputes, parfois un peu fortes. Et que ça ne peut plus durer comme ça.

*Les disputes font partie de la relation humaine. Il y a rarement de relations saines sans petits ou gros accrocs. On ne peut pas être d’accord sur tout. Néanmoins, il faut être vigilant concernant deux points : la source de ces conflits, et leur fréquence ! Chez le conjoint d’Eva une des sources est la jalousie de son ami (qu’il minimise).        

**Dans le couple de Lola, ce sont (entre autre) l’éducation et le peu
de temps en commun visiblement qui pêchent !
Les conflits ponctuels sont à distinguer des conflits chroniques. Dans le premier cas, ceux-ci passent alors que dans les conflits chroniques la racine du conflit est plus profonde.
Pour ne pas que les conflits affectent trop la vie conjugale, ils doivent être solutionnés : trouver leur origine, leur sens, prendre du recul, ne pas fermer les yeux sur ceux-ci : les analyser et donc avant tout voir s’ils sont ponctuels ou récurrents.

Demander pardon fait partie de la résolution d’un conflit.

Suite à leur premier RV (où les tensions étaient tangibles), Eva viendra, seule, de sa propre initiative. Au fil des séances, elle se racontera un peu : « On s’est rencontré en soirée » elle a été séduite par M, sa confiance en lui, son humour (enfin sa dérision) sa taille son regard. « Au début c’était le grand amour, il était cool et c’était comme un deuxième papa pour ma fille. Puis quand notre union a pris une tournure un peu plus sérieuse, il est devenu un peu moins drôle, plus grave, plus exigeant. Il a commencé à me dire qu’il n’aimait pas trop que je sorte seule maintenant. On n’a pas tout à fait la même culture, parfois il parle à un pote dans leur langue, ils se marrent, je me sens exclue. J’ai eu l’impression de perdre un peu de moi-même au fur et à mesure. Dès qu’il propose quelque chose, si je ne suis pas d’accord il fait « la gu… »…, je suis toujours obligée de céder, ça m’use »

Lola me racontera aussi sa rencontre avec A. Leurs points communs leurs divergences. Sans être la passion, leur relation s’est construite progressivement. Le mariage a été une étape importante de leur parcours. « Mais avec le temps, les responsabilités et les absences de Monsieur, j’ai été lassée par notre union et je me suis montrée de plus en plus désagréable au point de crier, de prononcer des paroles blessantes à son encontre, de plus en plus… parfois il propose de faire quelque chose pour que je me plaigne moins … mais je râle toujours !»

*Nous savons tous que nous ne ressentons pas la même chose entre le début d’une histoire d’amour et les années qui suivent.
Nous évoluons, changeons : c’est normal. Mais si l’écart de personnalité est trop grand : c’est comme si l’on se sentait trompé, comme si l’on s’était trompé. Ces changements sont parfois imperceptibles
(évolution de carrière, influence des familles réciproques, différences des cultures sous-estimées (attention je ne dis pas que la différence empêche une vie de couple équilibrée au contraire elle peut en être une source), malentendus trop vite balayés, relation sexuelle
insatisfaite, différence de points de vue accentuée… Si l’on ne prend pas en compte tous ces changements, on peut devenir, comme Lola aigrie, agressive et l’autre peut devenir victime, ou dans le cas du
conjoint de Lola d’essayer quelque chose pour sauver la situation. Cela nous renvoie bien-sûr au fameux triangle de Karpman, dans une relation on est parfois en position de victime de persécuteur ou de sauveur. Cela dépend des enjeux et du contexte et des personnes.

** Si on analyse la situation d’Eva, on sent que de son côté elle a tendance à ne pas trop réagir lorsque M lui fait une scène, qu’elle
cède à la pression, et, à ses sautes d’humeur. Et l’on sait que dans un couple si l’un cède trop cela ne va pas être bon pour la relation. La concession se distingue du compromis. Dans le premier cas on met en veille nos désirs, dans l’autre on l’adapte. Si à chaque proposition d’Eva son compagnon fait la tête et ne prend pas en considération les envies de sa compagne elle va « s’user » comme elle dit.
Dans un compromis chacun fait un pas vers l’autre : « on fait ton idée puis on fait la mienne ». S’il y a plus de concessions que de
compromis, le déséquilibre se profile :
« les concessions, ont les met sous le tapis et à un moment donné on peut se prendre les pieds dans ce tapis. »

Un jour qu’Eva essaya de tenir tête à Monsieur, celui-ci se mit dans une colère noire : à tel point qu’il tapa sur la table puis dans les murs : elle fut effrayée, terrorisée ! Elle se demanda si c’était bien le même homme que celui de la première fois. Elle eut si peur qu’elle se promit d’éviter de provoquer de nouveau la situation et elle se tût un peu plus. Après cette scène : il était parti chez lui, en claquant la porte si fort que la voisine de palier était sortie : Eva s’excusa du dérangement, rentra, pleura… sa petite fille qui était dans sa chambre arriva, pâle, lui fit un câlin, s’enquerra de savoir pourquoi M. était en colère, elle la rassura en lui disant « ne t’en fais pas, ça va s’arranger.»

Lola après plusieurs séances où elle travailla sur le pourquoi de ses ressentis, de ses réactions déplaisantes et le comment améliorer la situation, pour qu’il y ait moins de conflits, proposa à son conjoint de venir à une séance. Pour équilibrer la démarche thérapeutique, je le reçus d’abord seul. Lors de leur séance conjointe, Ils discutèrent posément, ils se parlèrent comme ils ne l’avaient pas fait depuis longtemps. Quand ils me racontèrent le début de leur histoire, des sourires émouvants éclairaient leur visage. Ils revinrent sur quelques moments non réglés de leur relation (relation avec la belle famille, éducation) et virent les choses autrement : ils avaient essayé d’adopter le point de vue de l’autre.

*Chez Eva la relation dominant/dominée s’instaure. Par ses pressions psychologiques, ses humeurs, ses paroles, M impose sa façon de voir les choses. La violence d’abord morale puis physique de M a
démarré face à des paroles. Ces paroles représentent un danger pour M, il se sent blessé, voire, angoissé et ne contrôle plus ses émotions et tape, aujourd’hui sur la table et sur les murs… Il pense résoudre
ses peurs de la sorte, alors que seul un suivi lui permettra de s’en sortir. Car cette violence est très souvent le sign d’une fragilité
venue de très loin !
Notre société encore implicitement patriarcale n’est pas étrangère à cette relation dominant/dominée.  

** Chez Lola le couple va vers le dialogue, l’analyse et la recherche d’un mieux-être commun. L’écoute et la communication sont les

premières clés de leur nouveau départ. C’est tellement difficile de
vivre en couple au XXI siècle que le temps et l’énergie qu’ils
décident d’y consacrer vont leur permettre de redémarrer différemment.

 Lola et son mari décidèrent de réaliser un projet qui leur tenait à cœur depuis longtemps : faire le tour de toute la région en vélo l’été suivant. Pour se faire ils devaient trouver de bons vélos, s’entraîner régulièrement et préparer ce voyage avec ses différentes étapes. Leur fils fut enchanté par ce projet auquel ils l’associèrent.

Ils partirent également en week-end, tous les deux.

Lola était, avec son conjoint, dans la spirale des conflits conjugaux, avec du recul et un travail sur elle et sur leur couple, elle a réussi à dépasser cette période de conflits et à sortir de la spirale.

Après cette scène, M revint chez Eva avec des fleurs, demanda pardon, minimisa ses actes, disant qu’il ne s’expliquait pas lui-même cet accès de violence et que cela ne recommencerait pas.

Vous vous doutez, au titre de l’article que ce ne fut pas le cas. Et ce fut après la première gifle qu’Eva reçut que Monsieur m’avait appelée dans un temps de calme pour ce RV de couple afin de lui prouver sa bonne foi. Mais ses propos ne firent que confirmer qu’il était le fruit d’une éducation  genrée  : “un homme ça ne pleure pas, une fille c’est fait pour rester à la maison ” Beaucoup d’angoisses venues de son enfance resurgissaient. Tout le monde peut être énervé par une situation, tout le monde peut avoir des envies « d’en donner une » mais la plupart est capable de se retenir. M n’avait plus cette retenue, en proie à sa jalousie, à ses émotions il perdait le contrôle et n’ayant pas de mots, menaçait et … frappait.

Eva savait que cette relation était nocive et dangereuse. En même temps, elle l’aimait. « Elle l’avait dans la peau » et ne gardait que les bons moments et puis ils avaient chacun leur appartement : cela la rassurait.

Elle était dans le cercle des violences conjugales !

Un jour qu’ils étaient dans la voiture d’Eva (sa petite fille à l’arrière), M fureta innocemment dans le téléphone d’Eva. N’ayant rien à cacher elle y consentit. Il tomba sur le message d’un collègue qui lui proposait de boire un café à la pause. La tension monta directement dans l’habitacle de la voiture. Sans comprendre d’où cela venait il jeta le téléphone par la fenêtre se mit à crier, Eva se gara, estomaquée par sa réaction « mais ça va pas de jeter mon téléphone ! » , il se tourna vers elle et lui donna un coup de poing sur la tête près de la tempe : sa petite fille cria « maman !» pleura… Eva  réussit néanmoins à lui crier de sortir en détachant sa ceinture, ce qu’il fit en assénant des insultes, et en donnant des coups de pieds à tout va …

C’était la sixième fois qu’il la frappait.

 Mais c’était la première fois devant sa fille.

Elle redémarra, bien qu’étourdie, tranquillisa sa fille en lui disant que c’était interdit de taper, que ceux qui faisaient ça, allait en prison. Ses larmes roulaient, sa tête cognait : « Alors il faut aller à la police maman », « oui oui je vais y aller ne t’en fais pas. »  Les enfants sont victimes directement de ces violences !

Quand elle revint me voir : elle m’avoua qu’elle n’avait pas eu le courage d’y aller. “C’est comme une drogue ; il est mauvais pour moi, mais je ne peux m’empêcher de l’excuser et de le voir !”

Bien qu’elle ait la carte secours (3919) depuis notre premier RV elle n’eut jamais ni la force, ni l’envie de faire un des numéros locaux d’aide ou le numéro national (de toute façon son téléphone était en réparation), et puis elle avait peur, car elle avait le pressentiment que si elle “le dénonçait”, il se passerait quelque chose de pire.

*Effectivement c’est dans les moments de changements, que le
comportement d’une personne violente peut basculer vers…
l’indicible, voire l’irréparable.
Il y a souvent un déclencheur qui entraîne la violence incontrôlée, comme le message d’un collègue !

La sagesse populaire le dit : « c’est le premier pas qui coûte ».

 Alors on fit ce pas ensemble !  3919

        Et ce fut ce pas (main tenue), qui mena Eva vers la sortie du tunnel….

Ne confondons pas les conflits conjugaux (comme ceux que vivent
Lola et son mari) avec la violence conjugale (ce qu’ Eva a connu avec son ex- petit ami) !

Mais SURTOUT : Ne nommons pas « conflit conjugal » ou « dispute » ce qui est de « la violence conjugale ».
 
Un doute pour quelqu’un, une question ?
  Témoin, Victime ?
3919 !
114 par sms
c’est gratuit, anonyme et ça peut sauver une vie !

Sylvie Etiève   le 25 novembre 2019/réactualisé le 25 novembre 2022

25 novembre : Journée internationale pour l’élimination de la violence
à l’égard des femmes

Les prénoms sont des prénoms d’emprunt.

Quel honneur, en décembre 2019 que de recevoir à la petite maison au cèdre: Valérie Durand, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes (ddcspp de l’Indre).Un temps d’échanges convivial mais surtout riche, et très instructif.
3919 rentre dans les mœurs, mais si vous deviez trouver un hébergement d’urgence à une femme (ou un homme) victime de violences conjugales :
quel numéro composeriez-vous ?
Le 115 est le numéro à faire dans cette situation !

Merci Madame Durand pour votre engagement passionné dans cette lutte !

Valérie Durand travaille maintenant au niveau régional.

=> Depuis cet automne 2022 Madame Laurence COLIN qui la remplace dans l’Indre à la ddcspp .

=> Autre information sur Châteauroux, une nouvelle association propose des groupes de parole gratuits pour les personnes victimes d’emprise et de maltraitance: DirEensemble : 0749046566

Dessins: Pierre-Loïs animation

GROUPE DE PAROLES

En tant que thérapeute, j’encadre régulièrement des groupes de paroles.

FOCUS SUR LE GROUPE DE PAROLES AVEC DES ADHERENTES DE L’ASSOCIATION DE L’ESPACE LIBELLULE (Espace dédié au bien-être des malades du cancer)

Un exemple de rencontre : Nous sommes au mois d’octobre, c’est “octobre rose” ( campagne de communication destinée à sensibiliser au dépistage du cancer du sein) , alors pour ce nouveau groupe de paroles, les participantes étaient invitées à mettre une petite touche de rose. Le petit groupe était donc très lumineux dans le cabinet.

A la petite maison au cèdre, chacune est accueillie avec ce qu’elle est, ce qu’elle vit, et s’exprime de façon libre, bienveillante et respectueuse. La qualité d’écoute est aussi importante que la parole elle-même.

Autour d’une boisson chaude, des échanges d’expériences se font, du réconfort est offert aussi, l’humour pointe son nez dans certains propos, des liens se créent, c’est un véritable moment de soutien mutuel, encadré.

Aujourd’hui nous avons mené une introspection sur la manière dont chacune vivait son parcours de santé et l’on a élaboré (comme un jeu) “une porte de post-it” . Une prochaine fois, ce sera une autre activité !

Et avant de terminer, comme à chaque fois, par un conte thérapeutique, Geneviève une artiste participante avait apporté une de ses créations pleine de couleurs, de forces et d’énergie de positivité et d’espoir : ce fut un très beau partage.

Merci à toutes, vos témoignages sont de véritables leçons de vie. Et merci pour ces paroles entendues ce jour : “les thérapeutes complètent les médecins. “

Merci à “Espace Libellule” pour sa confiance.

Sylvie Etiève Thérapeute familiale “la petite maison au cèdre” Châteauroux.



VOUS ETES VRAIMENT BELLES ET FORTES MESDAMES : RESPECT

ATELIER: confiance en soi. Pour adultes

Il aura lieu à “la petite maison au cèdre” à Châteauroux, 4 séances les lundis 27/02 6, 13, 20 mars 2023

Les 4 séances sont indissociables et complémentaires.

Un groupe est proposé à 14h30 et un autre à 17h30.

Pas plus de 6 personnes par groupe (3 minimum pour l’ouvrir) .

QUE FERA-T-ON DANS CES SEANCES ?

On fera connaissances. On échangera. On se rassurera. On apprendra- par exemple ce qui différencie la confiance en soi de l’assurance de l’estime de soi. On “repensera” des moments, des attitudes que l’on a. On jouera un peu, on rira je pense. On accueillera les autres émotions aussi. On s’entrainera lors d’exercices. Et surtout on aura “des outils” à s’approprier pour parvenir à accepter mais aussi à se faire davantage confiance en soi, à oser tout simplement.

Ah oui, on aura une trace écrite – un petit cahier- pour notre cheminement personnel, car 1h30 ça passe vite ! Et le “travail” ne s’arrêtera pas là ! Vous l’avez compris, un véritable investissement vous sera demandé, au-delà de votre investissement financier de 50 € pour les 4 séances d’une heure et demie (pour comparaison une thérapie individuelle d’une heure coûte 45 €). Donc pourquoi pas pour vous ?

Tout est dit, ou peut-être pas, donc n’hésitez pas à m’appeler si vous souhaitez en savoir plus.

Sylvie ETIEVE

Paroles de l’Avent/avant entendues à la petite maison au cèdre.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 1er décembre 2022″🌟

“Le temps des fêtes est aussi un moment pour resserrer les liens avec les enfants, les écouter, accueillir leurs émotions et les rassurer en leur rappelant l’amour inconditionnel qu’on leur porte, malgré les “accrocs” de notre propre vie.”

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 2 décembre 2022″🌟

“Le temps de l’Avent peut-être aussi un moment d’empathie : essayer de ressentir ce qu’un adolescent peut vivre quand il est en incapacité d’aller vers l’Autre et de s’accepter Lui-même. Entendre l’Autre est le premier pas pour essayer de le comprendre, tout en lui portant de l’affection. ”

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre
🌟 3 décembre 2022″ 🌟

Et si, dans cette période de l’Avent, nous prenions le temps de relire des extraits de notre propre vie ? La crainte des répétions des événements peut être légitime dans certains cas. Et ce n’est pas une fatalité : la prise de conscience d’une telle crainte est toujours le premier pas vers le changement.

🌞 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌞 4 décembre 2022 🌞



🌞 Étymologiquement « Avent » vient du latin ‘adventus’, qui signifie « arrivée ». Pour les Chrétiens c’est l’attente de l’Avènement : c’est-à-dire la naissance de Jésus. Parler de « mort » dans un calendrier de l’Avent n’est donc pas des plus optimistes (me souffle une de mes filles 😉). Mais si cette personne est venue en parler avec moi, c’est qu’elle n’y arrivait pas avec ses proches. Alors dans cette période tournée vers l’avenir : osons écouter les plus anciens, osons leur demander ce dont ils aimeraient vraiment parler.🌞

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre 🌟
🌞 5 décembre 2022 🌞


🌞 Vivre en couple est un véritable challenge. Le quotidien ronge un peu la relation ! Prendre le temps de se parler tranquillement demande de l’énergie, de l’humilité et du courage, Mais cela peut permettre de se rappeler ce qui nous plait chez l’Autre. Et si l’on prenait quelques instants dans ce mois de décembre, pour redire à l’Autre ce qui nous plait chez lui ? » 🌞


🎄🎄 Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre 🎄🎄
🎄🎄 6 décembre 2022 🎄🎄

« Pour certains enfants, la vie s’alterne entre plusieurs résidences, entre plusieurs adultes : parents, co-parents. Pas toujours simple pour eux de trouver leurs repères.
🎄🎄 Noël est en vue. Et, si le temps des fêtes, chaque papa, chaque maman, offrait un des cadeaux les plus précieux qui existent : « son temps. » ? Un vrai temps de qualité !

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 7 décembre 2022″🌟

Il n’y a parfois pas de mots qui soulagent.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 8 décembre 2022″🌟

 Derrière chaque mot, des représentations mentales se forment. Un même mot peut résonner différemment pour deux personnes ! Certains empruntent parfois des mots bien au-delà de leur signification pour exprimer, leur désarroi !Les mots peuvent être destructeurs ou consolateurs : tentons pendant ce temps allant vers les fêtes de privilégier les mots consolateurs ou constructeurs ! »

💥” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
9 décembre 2022″ 💥


⚡️ L’authenticité manque dans nos rapports humains. On est parfois trop direct, blessant, d’autres fois trop dans la retenue, l’effacement ou trop hypocrite. On fait semblant, derrière une apparence trompeuse. On affecte des sentiments que l’on ne ressent pas forcément. Aujourd’hui, 9 décembre, l’on peut se dire: et si j’étais juste authentique, respectueux de l’autre et de moi-même: on aurait déjà fait un bon pas dans l’humanité. “⚡️ ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 10 décembre 2022” 🌟

L’émotion, elle ne prévient pas, elle arrive sans crier gare. Le sentiment est plus l’interprétation d’une situation, il peut s’installer. Derrière une émotion, il y a toujours un besoin à combler, la tristesse appelle le réconfort et la consolation. Nous pouvons ces jours-ci écouter, accueillir nos émotions et redéfinir nos sentiments simplement pour nous sentir mieux, en satisfaisant le besoin qui est derrière.


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 11 décembre 2022” 🌟

Même si l’on sait que les enfants s’adaptent à toute situation, ce qui est dit là est réciproquement vrai, les enfants n’ont plus tout à fait leurs parents à plein temps lorsqu’ils sont en résidence alternée. Et les départs sont parfois difficiles. Malgré les divergences, les rancunes peut-être que cette période pourrait être celle des échanges en douceur, d’un partage plus intensif même à distance, d’une communication plus fluide.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 12 décembre 2022″🌟

En recopiant cette phrase notée dans mon cahier – qui se finissait par : “pourtant je reste.” , une chanson de Maxime Le Forestier me vient en tête : “la rouille”: https://www.youtube.com/watch?v=Ak5WiFt7d8c. Cette chanson servira de réflexion du jour : Dérouillons ce qui peut être dérouillé dans ce mois de décembre.

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
🌟 8 décembre 2022″🌟

Quand ce jeune garçon me parlait de ces violences de cour de récréation, il me demandait une chose en plus : “surtout tu n’en parles pas à mes parents sinon ça va être pire.” Il était tétanisé par la peur, se sentait seul, mal surveillé ou juste plus faible qu’un petit groupe terrorisant. En libérant sa parole, les choses se sont arrangées. Nous sommes à quelques jours des vacances, Noël est aussi un temps de paix: alors redisons aux enfants dans cette période que la violence a souvent un effet boomerang, et rappelons leur, que faute de s’apprécier ils se doivent le respect. ” La non-violence est l’arme des forts” disait Gandhi.

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  🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 14 décembre 2022” 🌟

La frontière entre « avoir son jardin secret » et « la confiance que l’autre m’accorde » est parfois perméable. La vie d’un couple est souvent oscillante. Les relations connexes peuvent se déconnecter. Si c’est rare, cela se restaure, si c’est récurrent cela interroge. Et si l’on s’interrogeait à une dizaine de jours du début des fêtes sur l’authenticité de notre relation ?

🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 15 décembre 2022” 🌟

Cette douce dame d’un âge certain, n’est pas privée de relations avec sa famille. Mais c’est elle qui prend toujours le train pour aller la voir. 1 an, 2, 3…10,15 ans sans prendre le temps de s’immiscer dans l’intime quotidien de son propre parent… alors que l’on sait que la moindre visite revitalise. Quelle blessure affective ! Aller, engageons-nous à aller boire un café avec un parent (au sens large) pas vu depuis longtemps, et ce avant 2023 : possible ?


🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 16 décembre 2022” 🌟

Libération émotionnelle, libération sentimentale, libération matérielle ou pourquoi pas professionnelle, il se peut que des liens qui nous lient à une ou des personnes (voire des situations) soient nocifs. Le détecter et relever le défi de s’en libérer demande un courage exceptionnel, mais mérite d’être essayé. Et si dans cette période l’on faisait un “scan” de nos liens d’attachement afin de les estimer: riches, constructifs, neutres, dérangeants ou nocifs.

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 17 décembre 2022″🌟


On pourrait trivialement résumer en disant
« bah y a du boulot ! »

Cela me renvoie à une autre phrase d’un ado que je pourrai pas faire figurer dans une case (j’ai dû faire des choix) qui est « Je n’aime pas notre société : trop superficielle ! trop dans le jugement… ».

Qui me surprend/me dérange dans mon entourage ? Comment accepter l’autre tel qu’il est, sans jugement ? Comment faire en sorte que les uns les autres l’on se tolère dans ce que nous pouvons avoir de différent : une réflexion possible à mener dans cette dernière ligne droite de l’Avent !

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 18 décembre 2022″🌟

Cette phrase aurait pu être doublée d’une autre entendue « on se parle mal » ! Je dis souvent en thérapie de couple : si vous marchez sur les pieds de quelqu’un dans la rue, vous allez vous confondre en excuses, si vous marchez sur les pieds de votre conjoint, vous pouvez (dans certains cas) lui dire « mais que fais-tu dans mes pattes ?!! » Comment faire pour prendre soin, dire ses sentiments à ceux qui sont proches de nous. Peut-être en faisant comme si on ne les connaissait pas beaucoup ? Noël est le temps des cadeaux, un « je t’aime » un « pardon » un “regard attentionné et enveloppant” sont parfois de bien jolis cadeaux : lequel oserez-vous ?



☎️ ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 18 décembre 2022” ☎️

Depuis la révolution numérique il y a une trentaine d’années, nos vies ont été bouleversées. Comme toutes les nouveautés il y a des avantages et des inconvénients. Le plus contradictoire est que nos téléphones nous permettent de rester en contact avec les personnes que l’on aime et le monde en général, mais en présence des enfants (et pas que) ils nous empêchent d’être dans une relation vraie « les écrans font écran » ! Pourquoi ne pas laisser ces petites merveilles technologiques au profit de nos petites merveilles relationnelles pendant la journée ?

🌟” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 20 décembre 2022″🌟

Ce parent venu en thérapie pour sa fille d’environ 7 ans, se disait épuisé par les bêtises, les caprices, le manque d’écoute, les exigences de celle-ci. Pas facile d’être enfant !?Pas facile d’être parent, non plus ! à la fois pas d’école de parent, et injonction de la société à tout faire parfaitement. Non aucun parent n’est idéal ! Aucun enfant non plus ! Encore une fois, il faut être capable de mettre son amour-propre en sourdine pour accepter que l’on ne s’en sort pas toujours bien avec son enfant, ou entendre que son enfant ne va pas bien, et accepter de se faire aider. Dans la féérie de Noël qui approche à grands pas, les enfants ont une grande place qui leur est donnée, mais les parents (grands-parents…) l’ont tout autant. Soyons vigilants à ce que chacun ait sa place, sa place adaptée tout en se disant que le temps des fêtes est un temps EXTRA-ordinaire.

” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 21 décembre 2022”

J’ai extrait quelques phrases de joie et d’enthousiasme pour les derniers jours de mon calendrier de l’Avent. Sortir, bouger, changer d’air, faire des activités en famille apporte à l’enfant équilibre et ressourcement, et aux adultes également. Et si en ce jour de solstice d’hiver, on prenait un temps pour renouer avec le grand air, la nature (que ce soit la campagne, la forêt, la mer ou la montagne), cela ne pourra que nous enthousiasmer comme cet enfant.

🐦 Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 21 décembre 2022 🐦

A l’heure où l’on est en permanente communication les uns avec les autres, parfois au milieu de beaucoup de monde : travail, courses, activités, ville… certaines personnes aspirent vraiment à être seule, dans un calme relatif. Avec l’âge certains ont cette aspiration encore plus marquée. D’autres vont prendre des temps de méditation, de silence ou des balades en solitaire pour vivre dans un bon équilibre. La période de l’Avent avance, et, oui un moment en connexion avec soi-même serait le bienvenu pour se poser la question suivante : ” qu’est-ce qui compte vraiment dans ma vie ?”



🌟 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre : 23 décembre 2022” 🌟

Si vous vous souvenez de la parole du 7 décembre, dite par cette petite fille privée de câlins de sa maman trop précocement « partie au ciel », cette jolie et avant-dernière phrase de l’Avent résonne encore plus fort.

Etre capable de savourer l’instant présent. Arrêter un peu le temps pour un moment de bonheur simple, surtout que, comme le reprenait Hubert Reeves (à l’astronome Carl Sagan) nous-mêmes « ne sommes que des poussières d’étoiles ». Notre vie sur terre est aussi brève et éphémère que le passage d’une étoile filante. Alors oui, prenons le temps de regarder les étoiles dans cette nuit d’hiver, avec ceux qu’on aime, qu’ils soient à portée de main, à portée de cœur ou quelque part dans ces étoiles qui brillent, vous le savez, toujours longtemps après qu’elles se soient éteintes.

Et pour conclure, la tête dans les étoiles, pensons au poète, Guillaume Apollinaire, qui écrivait (par temps de guerre) : « C’est Noël : il est grand temps de rallumer les étoiles. »
  🌟


🎄 ” Parole de l’Avent “entendue à la petite maison au cèdre :
24 décembre 2022″ 🎄

Cette dernière phrase de l’Avent pourrait inspirer un véritable sujet de philosophie ! « Aspirer à être en paix ! »

Si l’on enferme une blessure, il est difficile d’être en paix. A chaque fois que cette blessure est touchée, l’on peut psychologiquement éprouver une réaction de souffrance. Souffrance tournée vers soi ou parfois dirigée vers l’Autre. Dans ma fonction de thérapeute familiale, je pense aux séparations de couples conflictuelles. Au moment des fêtes de fin d’année, ces conflits s’exacerbent parfois douloureusement, avec au centre de ces tensions, des petits moussaillons d’un naufrage qu’ils n’avaient pas demandé et qui eux aussi n’aspirent qu’à vivre paisiblement malgré la rupture conjugale : et c’est possible !  Oui c’est envisageable si les adultes font front, et mettent leurs intérêts personnels de côté, s’ils apaisent leur rancœur et se redisent régulièrement que dans l’éducation seul l’intérêt de l’enfant compte. “Pour faire la paix avec un ennemi, on doit travailler avec cet ennemi, et cet ennemi devient votre associé.”, cette phrase de Nelson Mandela pourrait inspirer bien des parents séparés qui n’arrivent pas à instaurer une relation pacifiée.

Avec cet exemple tiré de ma pratique, nous pouvons donner une des pistes pour être en paix avec soi-même : être capable de retrouver le « vrai moi » le « moi profond » en guérissant le « moi blessé » qui fait que j’ai des réactions douloureuses ou blessantes.

 Alors en cette veille de Noël, cherchons la paix en nous pour pouvoir la diffuser autour de nous, c’est certainement un message de Noël classique, mais il est tellement fondamental que d’en faire un vœu me semble essentiel pour conclure ce calendrier de l’Avent.

Sapin prêt pour Noël.

Bon Noël à chacun.

Conception sapin: Brigitte MOREAU
Merci Brigitte


Que faire avec ses enfants pendant les vacances ?

Invitée de BipTV octobre 2022


Que faire pendant les vacances scolaires avec les enfants ?  

Introduction : ce sont les vacances, en tant que parents on est peut être parfois désœuvrés, et à court d’idées, alors que faire avec les enfants pendant les vacances ?

Déjà les vacances c’est normalement un temps de pause. Donc moins d’injonctions ! On passe beaucoup de temps à dire à nos enfants ce qu’ils doivent faire : « prépare-toi, lave-toi les dents, dépêche-toi » … l’idée est donc de changer notre mode de communication : on met les ‘ordres’ en vacances.

Notre rôle de parents est de répondre aux besoins de son enfant suivant son âge, je dis bien besoin et non à toutes ses envies. Donc le job de parent c’est de bien connaitre de quoi a besoin son enfant pour grandir, en plus évidemment et avant tout de notre amour inconditionnel.

1 : L’enfant a des besoins d’ordre physique et physiologique :

Dormir : c’est pendant le sommeil que le cerveau se construit, que l’enfant grandit, le sommeil doit être de qualité pdt les vacances : c’est-à-dire se coucher tôt, sans écran au moins 1h avant. Respecter les rituels du soir pour les petits (lire une histoire évidemment) ; et se reposer aussi dans la journée avec des temps calmes. Certains enfants ont des dettes de sommeil : le temps des vacances doit permettre de bien récupérer.

Et pour bien dormir la nuit, il faut s’être dépensé le jour : donc sortir, courir, marcher, faire du vélo, de la trottinette, de la corde à sauter, aller au parc, au skate parc, aller faire une balade ou une cabane en forêt, ramasser ou jouer avec des feuilles dans le jardin-vous n’avez jamais donné des coups de pied dans les feuilles Bref aller prendre l’air. Aller JOUER dehors (jouer c’est le plus gros travail de l’enfant),

Trop d’enfants ne prennent pas l’air aujourd’hui : ¼ h le matin et ½ h l’après-midi me semble le minimum, quelle que soit la saison. Si le temps est inclément on se couvre bien, mais on sort !

Alors un autre besoin est de Manger : eh bien, sur le temps des vacances, c’est le moment d’associer les enfants à faire de la cuisine, voire suivant l’âge et de façon accompagnée, de leur donner la responsabilité d’un repas, d’un pique-nique, un goûter. De découvrir les produits de saison – certains vont creuser des citrouilles, prendre le temps d’aller au marché, de faire un gâteau d’halloween ou tout simplement d’automne pour le partager, avec des amis, des grands parents.

2 : Oui dans l’éducation que doivent (et je dis bien doivent) apporter les parents, il y a l’aspect vie sociale : voir du monde permet à l’enfant de se construire, donc oui pourquoi pas un goûter partagé, une visite à la famille, une pyjama partie, un après-midi jeu de société avec les cousins ou les voisins. Un service rendu à quelqu’un aussi, prendre le temps de ranger de trier des jouets pour les donner dans une association en vue de Noël.

3 : Les parents sont garants également de l’éducation intellectuelle de leurs enfants, ils doivent leur apprendre pleins de choses : donc on peut se donner pendant les vacances un objectif de visite culturelle : un château, un musée, un spectacle, un cinéma, aller à la médiathèque, regarder une émission type « c’est pas sorcier », écrire une histoire ensemble aller observer la nature (observatoire en Brenne), lire, ciné, on crée…) faire le plein de culture : Les enfants (primaire) ne passent que 10 % du temps (total) en classe par an (je dis bien en classe (6h/j) et non à l’école, car avec garderie/cantine certains ont des journées de plus de 10 h). Donc ce n’est pas sur ce si court laps de temps qu’ils peuvent tout apprendre ! Donc aiguisons leur curiosité faisons des expériences par exemple ramasser des glands et les planter, faisons l’arbre généalogique de la famille, construisons une maquette de château fort, allons voir des animaux…

Lorsque j’étais enseignante, on parlait de la triple alternance pédagogique : activités d’apprentissages formels (connaissances) activités sportives/ activités artistiques. On peut avoir cette idée : de varier ainsi les activités !

4 : Et puis il y a bien évidemment dans la construction de l’enfant, et avant tout, la nécessité de répondre à ses besoins affectifs et psychologiques : et le temps des vacances est souvent un temps de relation privilégiée, plus de temps pour câliner, pour échanger, pour flâner, choisir un film à regarder en famille, casser un peu les codes et proposer des choses surprenantes : danser si l’on en n’a pas l’habitude, ou chanter, se déguiser bien sûr se déguiser, rire et s’amuser : affectivement c’est essentiel. On peut avoir un bocal pour glisser des petits mots doux et encourageants qui peuvent permettre des discussions sur la vie en général. Parler, écouter de façon authentique. Sans TV non-stop qui épuisent les cerveaux !

 Par rapport aux écrans, ce qui est sûr c’est que le temps passé devant doit être limité : 20 minutes de jeu vidéo ou dessin animé/20 minutes dehors : donc mettons les enfants dehors, et si possible en notre compagnie, plus dehors, ou en activité que devant les écrans. 

Mais tous les parents n’ont pas la chance d’être en vacances en même temps que leurs enfants, certains travaillent ! que dire à ceux-là ?

Effectivement certains parents travaillent, ce qui peut imposer à certains enfants de ne pas avoir de rupture de rythme malgré les vacances.

A : Le plus important il me semble c’est d’avoir des moments de qualité avec son/ses enfants.

Et c’est quoi un moment de qualité ? c’est un temps où l’on est entièrement disponible, et où l’on n’est pas parasité par les écrans (pas de TV et surtout pas de tel à la main du parent) et l’on échange ensemble et l’on vit quelque chose de singulier : ça peut être un jeu de société, apprendre à se relaxer, ou faire un gâteau ou juste rien, mais lui faire plaisir, pourquoi pas une petite surprise et ce temps permet à l’enfant « de faire le plein affectif » pour continuer. Et s’il y a plusieurs enfants c’est être disponible pour un temps collectif, et aussi pour un moment personnel.

CE N’EST PAS TANT CE QUE L’ON FAIT AVEC SON ENFANT QUE LA MANIERE DONT ON LE FAIT QUI COMPTE !

B : Et puis cela dépend du mode de garde : nounou, garde familiale (GP : grand mode de garde), ou centre de loisirs, voire seul à la maison (pas simple du tout pour eux). L’idée est de garder le lien : le doudou pour le petit cet objet transitionnel permet une continuité maternelle, ça peut être un appel ou message si en vacances chez les GP, s’intéresser à ce qui s’est passé au centre pour les gardes collectives…

Même si les personnes ont leur façon de faire pour garder vos enfants, vos grand-principes éducatifs doivent être respectés : j’entends parfois des parents qui se plaignent de trop de tablette ou de TV chez les grands-parents : si vous avez bien un point sur lequel vous devez être suivis c’est bien le temps d’écran, les heures de coucher, et le grand air.

Et en même temps faire confiance à ses enfants, ils savent s’adapter, et on les écoute le soir parler de la journée (au-delà de ce qu’ils ont mangé). On reste garant de ce qu’ils vivent où qu’ils soient.

Raconter et faire raconter structure le temps / photo/ cahier de vie (si besoin d’écrire), regarder sur une carte s’ils sont partis avec les GP.

 “Les vacances sont aussi des temps d’apprentissage je le redis, alors sans faire l’école à la maison, trouvons des astuces pour apprendre en s’amusant.”

Une autre situation : pour les enfants dont les parents sont séparés : quelques conseils à donner pour les vacances ?

I : Si les parents sont séparés : un seul mot : la communication ! L’enfant lui n’a pas demandé à ce que ses parents se séparent, donc la protection parentale doit perdurer, ça le rassure. Les espaces, les dates s’accumulent donc il faut donner des informations claires, avec des pense bêtes s’il le faut, pourquoi pas un petit carnet sympa de liaison !

Communiquer d’adulte à adulte : l’enfant n’a pas à faire systématiquement l’intermédiaire entre ses parents. Par ailleurs le parent est en droit de savoir où est son enfant (si voyage) Il y a aussi une nécessité de s’entendre entre grandes personnes : pas deux stages de poney les 2 semaines de vacances, c’est du bon sens !

C’est la résidence qui est alternée, l’éducation elle, est continue.

B : *Un autre point pour les enfants, j’y reviens, c’est l’importance de donner des repères visuels : visualiser le temps pour les enfants avec par exemple un calendrier : les jours d’une couleur avec papa une couleur avec maman, et des petits mémos ou rappel de tâches à accomplir : ex : s’il y a un livre à lire pdt les vacances, qu’il soit lu régulièrement. Ne pas remettre au lendemain aidera les enfants à ne pas « procrastiner » plus tard.

=> et puis aussi un détour par les familles monoparentales qui ont la garde exclusive : là je dirai qu’il ne faut jamais hésiter à demander de l’aide pour souffler un peu : famille, ami, association, structure d’accompagnement, les familles monoparentales, de plus en plus nombreuses ont besoin d’aide, alors si vous en connaissez, proposez un coup de pouce.

TOUS LES PARENTS DOIVENT PRENDRE LE TEMPS DE RESPIRER POUR ETRE EN FORME.

” ce qui compte c’est que même éloigné, votre enfant sache que vous n’êtes pas loin dans son cœur, c’est ce qu’on appelle l’absence/présente, à l’inverse de la présence/absente, celle quand on est avec son enfant mais en même temps sur son téléphone : pour un enfant c’est difficile à vivre.”

 => Dans tous les cas :tout doit être fait dans l’intérêt de l’enfant

Une dernière astuce ?

La boite à idées en cas d’ennui !

Même si s’ennuyer permet parait-il la créativité, avoir des idées en cas de désœuvrement peuvent être les bienvenues. Donc fabriquons une boite d’idées en cas d’ennui. Sur des petits papiers de couleurs écrire tout ce qu’il est possible de faire : une couleur par domaine :

ex : jeux extérieurs/découvertes/cuisine/ jeux de société/ culture etc

Conclusion :

L’enfant a besoin de parents disponibles –disponibles, pas corvéables à merci- même si c’est le parent qui décide, quel que soit le temps passer ensemble, il faut que tout le monde se sente bien.

Vacances ou pas : Etre parent est un véritable chalenge à relever !

Bonnes vacances aux enfants et aux parents qui ont la chance d’y être.

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