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Il m’arrive de recevoir des personnes en consultation, qui se sentent en contradiction avec leur propre vie.
A priori, ces personnes ne se sentent pas vraiment bien dans leur vie, et pourtant, quand elles y réfléchissent, elles conçoivent qu’elles ont pour tout pour être heureuses.
Une bonne santé, un métier qui a du sens, un(e) conjoint(e)-ou un célibat choisi-, des enfants- ou pas, par choix-, pas de difficultés financières, des activités variées, des amis … a priori, oui, tout est coché pour que la vie soit belle.
Mais non , elles ne se sentent pas bien, “ne s’éclatent pas vraiment ! “, se plaignent, jugent ou critiquent beaucoup, elles sont parfois amères, mécontentes, boudeuses, voire un peu déprimées ! Elles sont insatisfaites!
D’OU VIENT CE MALAISE ?
- Notre éducation nous pousse, le plus souvent, à “bien faire”, ou à toujours “nous améliorer”, ce n’est pas fondamentalement le problème mais, si dans cette éducation nous n’avons pas eu suffisamment d’encouragements positifs, de reconnaissance, cela laisse des traces dans notre vie d’adulte: “je peux toujours faire mieux”, “je ne fais que des erreurs”, “je fais ça, mais je ne me sens pas très sécurisée “, “encore pas terrible ce que je vis” … bref, l’on peut passer beaucoup de temps à s’autocritiquer voire s’autocensurer, ce qui, à force, génère de l’insatisfaction !
- Par ailleurs, la société (de consommation) dans laquelle nous évoluons, nous renvoie des modèles proches d’une “certaine perfection”. Cela va de la belle voiture (ou cuisine) aux potentielles vacances exceptionnelles, sans parler des profils physiques ou familiaux (je vous invite à taper le mot ‘famille’ dans un moteur de recherche (image) : vous ne verrez que des familles heureuses, et bien portantes !) Tout cela nous “met, insidieusement, un peu la pression”, car nous avons une fâcheuse tendance à nous comparer: en scrutant (ou interagissant sur les réseaux sociaux par exemple!
Ce malaise, une fois conscientisé, signifie avant tout une envie d’aller mieux. Donc lorsqu’on arrive en thérapie pour en parler, c’est que, déjà un début de solution peut s’amorcer.
ALORS QUE FAIRE ?
Nous pouvons vivre ce sentiment ‘d’insatisfaction’ qu’exceptionnellement. Cela arrive et est normal: dans la vie il y a des échecs et des doutes ! Et être insatisfait d’une situation peut avoir un côté “remise en cause” et permettre d’améliorer la situation en question.
Mais certaines personnes peuvent être réellement handicapées par une insatisfaction chronique : jamais heureuses, elles voient toujours le côté négatif des choses, peinent à remercier, blâment et se blâment régulièrement, jugent, visent la perfection, dramatisent les événements … comme si elles cherchaient à combler un manque permanent. Ces personnes-là ont alors besoin d’un accompagnement pour comprendre d’où vient cette sensation de “vide à combler” si elles souhaitent apaiser leur difficulté et être plus agréable avec leur entourage.
Cet accompagnement pourra permettre :
- d’analyser les racines de ce ressenti
- de voir les situations différemment et d’adapter son attitude
- d’apprendre “la reconnaissance” et “la gratitude”
- de distinguer “l’important” de “l’essentiel”
- d’évoquer les notions “d’échec” de “perfection” et de “sécurité intérieure”
- d’étudier la confiance en soi et/ou l’estime de soi
L’objectif visé étant bien sûr un mieux-être généralisé, car l’insatisfaction chronique peut mener à la déprime même à la dépression.
Etre bien avec soi-même et avec ceux qui nous entourent est quand même un des buts à atteindre dans la vie non ?
Si vous avez pris le temps de lire cet article, je vous en remercie et j’espère qu’il vous aura satisfait.
Portez-vous bien.
Sylvie ETIEVE
“La satisfaction intérieure est en vérité ce que nous pouvons espérer de plus grand.”
Spinoza ( philosophe néerlandais du XVII siècle)
Crédit image: SE 2019 -atelier gestion des émotions “modelées par les enfants”.